ALGERIE. Large rejet de la politique répressive
Déclaration.
Halte à la guerre déclarée contre le peuple Algérien
1er mai 2021
Les Algériens subissent depuis plusieurs semaines une des pires escalades de la répression contre leurs droits et libertés. Cette offensive sécuritaire et judiciaire pour les empêcher de s’exprimer, de revendiquer, de manifester, de s’organiser, de faire grève, de rendre compte dans les médias et les réseaux sociaux, d’exister en tant que citoyens est en train de prendre les allures d’une guerre ouverte contre le peuple Algérien.
Elle n’épargne personne, touche toutes les catégories sociales et toutes les régions du pays. Elle invente des illusoires complots terroristes pour justifier le retour aux pratiques les plus détestables de l’arbitraire (enlèvement, perquisition, mise au secret). La torture se banalise à nouveau. Les violences policières se généralisent. Rien ne peut justifier qu’un gouvernement traite avec une telle brutalité les citoyens de son pays.
Ni son impuissance face à la crise économique, ni son entêtement à tenir un agenda électoral rejeté par l’immense majorité du peuple, ni le naufrage de son calendrier vaccinal contre la pandémie. Le refus depuis deux ans d’accéder aux revendications du Hirak populaire pacifique en faveur d’un changement vers la démocratie enfonce le pouvoir de plus en plus dangereusement dans une aventure sécuritaire au très lourd prix.
En criminalisant le Hirak il se met lui même sur la pente glissante des crimes d’Etat. Cette escalade d’avril 2021 piétine un peu plus les engagements pris par les conventions internationales signées par les autorités algériennes et protégeant, tout autant que la constitution du pays, les droits qui sont aujourd’hui attaqués massivement et sans retenue. L’Algérie se met au ban des Nations pour son mépris des droits fondamentaux de l’homme.
Nous citoyens et organisations signataires de cette déclaration appelons à l’arrêt immédiat de cette inacceptable agression contre l’intégrité physique et morale des Algériens. Nous rendons pour responsables les autorités algériennes des conséquences funestes de cette dérive répressive et nous en prenons à témoin les opinions nationale et internationale.
Nous appelons à la libération de tous les détenus politiques, à la cessation des poursuites et au rétablissement de tous les droits et libertés garantis par la constitution et par les conventions internationales signées par l’Algérie. Le recours obsessionnel à la répression n’a pas stoppé depuis deux ans la marche du peuple algérien vers le changement démocratique pacifique. Il ne l’arrêtera pas cette fois non plus.
Les organisations premières signataires
Parti socialiste des Travailleurs (PST). Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Rassemblement des jeunes pour l’Algérie (RJPA). Union pour le changement et le progrès (UCP). Union pour l’Algérie (UPA). Collectif algérien contre la torture et les conditions carcérales (CACTCCI). Collectif Initiatives Citoyennes pour le changement (CICC). Comité de Tizi ouzou pour l’assemblée constituante souveraine. Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement (CNUAC). Dzair 2.0 Ibtycar. Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH). Manifeste des militants pour les libertés démocratiques (MMLD). Manbar Al Jazairine Al Ahrar. Nida 22. Rassemblement action jeunesse (RAJ) Rassemblement des étudiants libres d’Oran Union des étudiants algériens libres (UEAL)
Premiers signataires citoyens. Lire la liste sur Maghreb Emergent
Communiqué à propos de l’intensification de la répression.
Par Mouvement Rachad, 28 avril 2021
Les attaques de la Issaba contre le Hirak se sont multipliées ces dernières semaines et la cadence de la répression s’est accélérée et se manifeste désormais sous différentes formes. Les arrestations abusives et détentions arbitraires des citoyens se généralisent. Les brutalisations, et les harcèlements et agressions sexuels s’abattent sans distinction sur toutes les franges de la société : femmes et enfants, jeunes et moins jeunes n’échappent plus à cette escalade de violence. Sont particulièrement ciblés les étudiants, les journalistes, les militants politiques et les activistes associatifs, dont des membres de Rachad.
En outre, les campagnes de dénigrement contre les Hirakiens se sont intensifiées visant des associations, des partis, des mouvements, et des simples citoyens – à l’intérieur ou à l’extérieur du pays – contestant leur patriotisme, les accusant de traitrise, et les présentant comme des « agents à la solde de l’étranger », des « violents », voire « proches du terrorisme » ! Ces opérations d’intox sont menées en usant des moyens et des ressources de l’Etat, par l’activation des bras sécuritaires, médiatiques, académiques, administratifs et judiciaires de la Issaba qui recourt aussi à ses soutiens à l’étranger qui œuvrent pour faire échouer toute transition démocratique dans notre pays.
Depuis son avènement en février 2019, le Hirak est resté fidèle à ses deux principes cardinaux : l’unité et le caractère pacifique, ce dont le monde entier en est témoin. Quant au pouvoir déliquescent et dénué de la moindre légitimité, il semble œuvrer dans le sens du durcissement de sa stratégie pour venir à bout du Hirak qui continue de résister pour la troisième année consécutive. La constance du Hirak dans son unité et sa non-violence a fini par accabler la Issaba, ce qui explique son orientation actuelle vers un ostentatoire discours de traîtrise et d’intimidation. Son dessein inavoué semble être celui de pousser les Hirakiens, et particulièrement les plus jeunes, vers une réaction violente aux détentions et à la torture. Cette même stratégie sordide fut déjà exploitée par le passé par ce même clan militaire irresponsable ce qui avait aspiré le pays dans un sombre tourbillon de violence. Il est probable que l’intensification de la répression du Hirak se poursuive durant les semaines à venir, et jusqu’à la tenue de la mascarade électorale annoncée pour le mois de juin, et sera accompagnée par d’autres affaires fomentées et fabriquées de toute pièce, dans le but de donner du crédit à l’invraisemblable action de propagande en cours.
La Issaba devrait se rendre enfin à l’évidence que le peuple algérien est désormais plus conscient que jamais et qu’il n’est plus disposé à céder à de telles manipulations burlesques, à l’image de ce mauvais feuilleton “Dahdouhien” qui ne trompe personne, mais dont la funeste finalité est de distiller le discours de la violence et inspirer aux esprits les viles pratiques factieuses pour mieux justifier les atteintes aux droits des citoyens et particulièrement celui à l’expression et à la manifestation pacifique. Manifestement, le pouvoir sera seul tenu responsable de tout éventuel acte de violence qui ne pourrait d’ailleurs émaner que de son approche machiavélique entretenue à l’encontre du Hirak.
Les récentes absurdités extravagantes de la Issaba au pouvoir indiquent que cette dernière a vraisemblablement perdu tout sens de la réalité et représente par conséquent une menace imminente pour l’Etat algérien. Le Hirak populaire quant à lui, foncièrement engagé pour la paix et soucieux de l’unité et de la souveraineté du peuple algérien, reste absolument déterminé à poursuivre sa lutte pacifique et civilisée, dans l’espoir de voir l’avènement d’un Etat de droit en Algérie.