Pourquoi se sont-ils réunis ? Le tribunal militaire ne répond pas.
Après le déclenchement du Hirak, le patron des services secrets militaires de 1990 à 2015 et son remplaçant veulent organiser la transition vers l’après Bouteflika. Ils se réunissent clandestinement avec Saïd Bouteflika le chef d’un clan présidentiel déstabilisé par le mouvement populaire.
Ils associent à leurs conciliabules Louisa Hanoune, leader « gauchiste » assermentée par le système depuis deux dizaines d’années.
Non seulement l’armée d’active est écartée de ce plan, mais selon les charges présentées par le procureur, Saïd Bouteflika fait signer à son frère impotent un décret limogeant le chef d’Etat major Gaïd Salah.
Me Ksentini avocat de Toufik et locataire du sérail, claironne : « J’ai toujours dit que ce dossier était vide. Trois personnalités se sont réunies à une période sensible du pays pour discuter, il n’y a rien de plus normal. Pour ce qui est de mon client (le général Toufik), il a été invité compte tenu de son expérience et il a émis le vœu de voir Zeroual être élu à la présidence de la République. »
« Pourquoi se sont-ils réunis ? s’interroge ce matin Chawki Ammari dans son billet d’El Watan. On ne le saura pas précisément. « Ce qui m’a amené ici, ce sont les choses dont je ne pourrais parler aujourd’hui», a expliqué le général Toufik, ajoutant un énigmatique «un jour peut-être, mais pas ici». Où alors ? En Allemagne, dans un journal algérien, dans ses mémoires ou dans les sous-sols de Dar El Afia ? Ce qui amène l’autre question, le général Toufik a-t-il déclenché le hirak, ou a-t-il été surpris par lui ? On le saura un jour, mais pas ici. »
À la question de savoir si la décision de samedi pouvait augurer d’un changement dans les procès où sont impliqués les anciens ministres, Kstentini répond : « Les peines démesurées devraient être ramenées à des peines plus raisonnables, l’essentiel est la récupération de l’argent et des biens mal acquis. Pour les peines de prison, il faut rester dans le raisonnable ».