Le défi algérien. Moins de bureaucratie et plus d'Etat.
L'activisme des groupes de pression et autres cercles des élites néolibérales se fait plus insistant. Multipliant les prédictions catastrophistes, ils expliquent que le salut viendra de l'éloignement de l'Etat de la direction des affaires économiques, affaires qu'il faudra confier à la sagesse naturelle du dieu-marché et de sa bourse des valeurs.
En bas, l'expérience démontre le contraire : l'Etat ne doit pas s'effacer derrière la bureaucratie, alliée "objective" du Dieu-marché, mais doit s'affirme "plus ouvertement" sur le terrain, en appui sur les forces vives de la société, pour casser le carcan de cette prédation qui paralyse notre pays depuis de trop nombreuses années.
"Doit-on comprendre que la sardine a rejoint le marché informel ?"
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Hocine Bellout Président du Syndicat national des marins-pêcheurs répond au questions de Salima Tlemçani dans El Watan:
"Elle est vendue dans la clandestinité. Les bateaux ne doivent plus vendre leurs produits en mer. Mais à quai, à la criée, comme cela se passe dans tous les pays. Si on laisse faire, la sardine atteindra les 2000 DA/kg.
L’Algérien n’arrive plus à avoir sa ration de poisson. Savez-vous que nous avons 35 ports de pêche et comptons 65 000 pêcheurs, 5600 unités de pêche, entre sardiniers, chalutiers, petits métiers, corailleurs et plaisanciers.
Durant les années 1980, avec moins de moyens, nous pêchions 320 000 tonnes de poissons. Actuellement, nous sommes à 72 000 tonnes seulement, et on importe 400 000 tonnes de poissons frais et congelés. La ration annuelle par personne est de 80 kg pour les Japonais, 24 kg pour les Espagnols, 12 kg pour les Marocains, 10 kg pour les Tunisiens et, tenez-vous bien, 100 g pour les Algériens.
Est-ce normal ? Il y a une très mauvaise gestion des ports mis sous le contrôle de l’administration des Transports, l’état obsolète de la flotte, le manque d’organisation des professionnels et surtout l’absence de l’Etat en matière d’application des textes de loi. C’est un tout qui appelle à la conjugaison des efforts pour sortir le secteur de la pêche de l’agonie.
Source : El Watan
« J'ai travaillé 29 ans dans cette belle usine ».
Par Ali Abdellaoui, 16 janvier 2021
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Regardez bien sa taille, son site et le paysage qui l'entoure. Des milliers d'ouvriers, de travailleurs, de techniciens et d'ingénieurs sont passés ici. Les étrangers qui passaient, étaient émerveillés. Ils disaient que " c'est un bijou !". Elle produisait dans un premier temps du papier et du carton ondulé d'emballage à base de paille puis de vieux papiers, matières premières essentielles, pour des produits divers (habillement, alimentation, articles ménagers dont réfrigérateurs, cuisinières, téléviseurs etc ...)
Elle servait toutes les petites et moyennes entreprises privées de l'Oranie et une partie de l'algérois. Mème les tunisiens se faisaient livrer.
Ces dernières n'ont pu survivre après que la Sonic a cessé son activité, mettant beaucoup d'ouvriers en chômage. Des entreprises étrangères dont des saoudiens voulaient l'acquérir mais les négociations n'ont pas débouché.
Le site "Saida News"en a fait un texte suivi de beaucoup de commentaires rappelant les performances de l'usine et demandant les autorités du pays, sa réouverture. » Facebook
Le lendemain Ali Abdellaoui précisait : « : La machine à papier de l'usine de l'ex-Sonic est en état de marche, certifiée par des bureaux d'expertise. Bien sûr, il y a toujours des pièces vétustes à changer et un programme de maintenance à engager»
POST SCRIPTUM
Avant les restructurations meurtrières engagée sous la présidence de Chadli, l'entreprise publique SONIPEC "couvrait à elle seule 80 % de la demande intérieure en matière de chaussures et de maroquinerie (les 20% restants étaient couverts par le secteur privé) et avait à son actif une expérience appréciable dans l’exportation de produits finis (cuir et produits manufacturés) vers les marchés européens".
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En février 2008, Mohammed Chouieb qui a vécu l'essor et le déclin de cette entreprise publique racontait : "Pris par le tourbillon de la violence de la vie dans notre pays, par l’abandon et le désespoir, par égoïsme ou lâcheté, parfois, peu d’acteurs de cette époque ont pu dire haut et fort ce qu’a été la réalité.
C’est pour cela que j’ai voulu témoigner à mes compatriotes, surtout les plus jeunes, ceux qui sont les plus désemparés et, parfois même, désespérés par ce que nous leurs avons laissé. Pour leur expliquer ce que nous avions voulu faire lorsqu’on était jeunes comme eux, dans l’Algérie d’avant, celle qui ne doutait de rien et qui avançait, celle qui ne voulait pas trahir et qui essayait de donner corps aux rêves de ceux qui n’étaient plus et préparer une existence radieuse à ceux qui n’étaient pas encore là. Aussi pour voir ce que nous avons réussi et là où nous avons échoué afin que les leçons du passé puissent servir à construire un avenir meilleur". Vie et mort d’une société nationale : l’exemple Sonipec,