HEURE DE VERITE ? Taux de participation officiel inédit en Algérie.
Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) se félicitait hier de la « transparence et la probité de ce scrutin » concernant notamment le taux de participation annoncé. Quelques réactions.
"Bourrage et trituration"
« Le processus référendaire a permis à l’Autorité nationale indépendante des élections de gagner des points, notamment au vu du taux de participation communiqué qui sonne une rupture avec le bourrage des urnes et la trituration des suffrages exprimés ». Nazim Brahimi. Editorialiste, Reporters
« Taux réel »
« A l’évidence, le taux de participation est très faible. En réalité, il est aussi faible comme il l’a été durant les scrutins précédents. Sauf qu’auparavant, il y avait toujours la fraude et le bourrage (des urnes) qui faisaient que les taux de participation étaient bien supérieurs aux chiffres réels. Pour une fois, nous avons le taux réel. C’est le résultat de l’action du Hirak. Lorsque les Algériens sont sortis en masse le 22 février 2019, ils se sont exprimés clairement pour dire qu’on ne veut plus du système du trafic, du bourrage et de tout ce qui est artificiel ». Soufiane Djillali homme politique.
« Voie nouvelle » ?
« Cependant, malgré la remarquable désertion des électeurs, l'important gain tiré de ce référendum est sans conteste l'absence des bourrages des urnes auxquels le peuple algérien s'était habitué et plié. Ainsi, l'issue de ce vote très particulier, avec ses lots de questionnements incandescents a la faveur de souligner qu'une voie nouvelle est à tracer. Qu'on le veuille ou non, une des importantes promesses de Tebboune vient d'être consommée ». Abdou Benabbou, éditorialiste Quotidien d’Oran
« Contre la démarche »
« Si la Constitution Tebboune présente incontestablement des avancées par rapport à la Constitution Bouteflika, il ne faut pourtant pas croire que la majorité qui n’a pas voté est contre, elle est contre la démarche présidentielle là où il aurait fallu d’abord dissoudre l’Assemblée, repaire de faussaires, nettoyer les institutions des restes de mafieux, libérer les détenus d’opinion et peut-être restituer le sigle FLN à l’histoire. Chawki Ammari, journaliste écrivain.
« Aucun changement »
« Et comment s’étonner avec un climat général aussi déprimant que les Algériens aient massivement tourné le dos au scrutin ? Et là encore, cela n’a rien à voir avec le contenu de la Loi fondamentale proposée par la commission Laraba. Dussions-nous avoir la plus belle Constitution du monde, les Algériens ne pouvaient pas la plébisciter pour la simple raison que dans les faits, dans la pratique, à la télé, dans la façon dont ils sont traités au quotidien, ils ne perçoivent aucune différence. Aucun changement ». Mustapha Benfodil, journaliste écrivain.