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Publié par Saoudi Abdelaziz

Le nationale ne prime pas en économie

A l’appui de cette hypothèse, Akram Belkaïd postule aujourd'hui dans Le Quotidien d'Oran : « (…) il est établi aujourd'hui que les entreprises transnationales et les pays où se trouvent leur berceau peuvent avoir des intérêts totalement divergents ».

Quelques extraits significatifs de cet article intitulé « Des dattes, du vrac, de la mondialisation et de la politique économique »:

« De façon générale, l'idée qu'il pourrait exister en permanence un nationalisme économique n'est guère pertinente ».

« Les producteurs algériens de dattes trouvent tout simplement leur compte en exportant du frac, pardon, du vrac. Peu leur importe que ce vrac soit conditionné ailleurs, notamment en Tunisie, pour être réexpédié sous label tunisien. Ce type de circuit existe dans le monde entier. Du miel est produit en Bulgarie, mis en pot en Slovénie et vendu sous label européen. Les autorités bulgares ne sonnent pas le tocsin parce que l'honneur de leur pays est bafoué ».

« Mais elle (l’Algérie) a surtout besoin d'une doctrine économique claire et d'un vrai débat sur les options stratégiques qui s'offrent à elle. La facilitation des exportations hors-hydrocarbures en fait partie et, si on y est favorable, il n'y a pas lieu de saupoudrer cela de considérations nationalistes qui ne font que compliquer la donne ».

Akram Belkaïd nous offre sa dernière « trouvaille » : l’Algérie n’est ni du G20 ni au Brics, « elle est membre à part entière des VILAIN (Venezuela, Irak, Libye, Algérie, Indonésie, Nigeria) ».

 

« inéluctable, incontournable, impératif, lancinant, urgent ».

Pointant un certain délire médiatique, Abdeltif Rebah, économiste, décrit dans un post paru sur Facebook  « La symptomatologie, marque de fabrique des lectures politiques de type identitaire »

« Il est devenu courant de rencontrer des regards de type ethnographique (yakhi blad !, yakhi cha3b !yakhi houkouma !etc, etc, etc.,) portés sur la réalité politique et socioéconomique de l’Algérie comme s’il s’agissait d’un magma indifférencié, une sorte de fourre-tout idéologique où tout est confondu dans une même symptomatologie implacable de la décomposition et l’affaissement inéluctables.

Une symptomatologie exaspérée et exaspérante qui s’attache à dresser l’inventaire systématique et disqualifiant des "maux" de la politique, de l’économie, de la société, symptomatologie qui s’assimile à une interminable recension d’échecs, de blocages, de ratés, d’impasses et de crises dont les racines socioéconomiques et politiques sont soigneusement occultées. Une symptomatologie qui secrète le défaitisme, la passivité, le découragement, le fatalisme et qui a pour principale vertu de scotcher le peuple sous une avalanche ininterrompue de constats de symptômes de maux divers et innombrables, sorte de malédiction imparable dont, impuissant, il attend impatient la délivrance. Par qui? Pour aller où?

Cette symptomatologie a pour but de participer à la formation d’une perception de la réalité socio-économique et politique sur le mode de la catastrophe imminente et ses dilemmes cornéliens : « Statuquo ou changement réel », « Réformes ou suicide collectif » et ses qualificatifs de prédilection : « inéluctable, incontournable, impératif, lancinant, urgent », etc. »
 

« La crise économique peut être affrontée »

C’est la conclusion de la tribune de Omar Benderra , économiste, membre d’Algeria-Watch intitulée : « 2019-2020 : le pouvoir algérien face au Hirak » :

« La crise économique peut être affrontée, des voies de redressement sont parfaitement possibles. D’autres pays ont traversé des zones de turbulences encore plus problématiques et en ont émergé prospères et renforcés. La clairvoyance politique dont a fait preuve le Hirak, la créativité populaire et les immenses ressources de compétences inexploitées mais disponibles forment la base d’un contrat politique reconnu, respectueux de la dignité de chacun. C’est bien à ce niveau que se situe le préalable essentiel à la résolution de la somme de problèmes auxquels le pays est confronté.

Il est illusoire de rechercher des issues à la crise générale, économique, politique et sociale, dans de vaines approches techniques ou financières. La sortie du modèle rentier, la création d’une base productive moderne et la réhabilitation de l’Etat passent nécessairement par le dépassement des formes autoritaires de gouvernement d’un pouvoir ossifié.

Tout comme la reconstruction nationale est conditionnée par le respect des libertés publiques et de l’Etat de Droit. C’est à ces conditions que la société libérée retrouvera confiance dans son destin ; que le peuple pourra enfin mobiliser les moyens de reconstruire un Etat viable dans lequel il se reconnait pleinement ; que l’Algérie, dans sa très ancienne dynamique d’émancipation et sa soif de liberté, soit à même d’organiser, enfin, un futur où toutes et tous trouveront des raisons de vivre et d’espérer ».

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