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Publié par Saoudi Abdelaziz

Après la vague de mobilisation qui met en mouvement depuis un mois le peuple algérien dans sa diversité, les Algériens vont-ils finir par confier aux militaire, qui savent marcher au pas, le soin de "débloquer la situation" et de diriger la mise au point des règles nouvelles qui vont réorganiser notre pays.

Dans la dernière séquence ouverte à son retour de Suisse, Bouteflika est placé dans une curieuse posture d'isolement, jouant pour la galerie le rôle évident de repoussoir, pendant que se mijote la pérennité du pouvoir des privilégiés, par d'autres moyens que le scénario quasi-sénile attribué au Patriarche. La mission du personnage est désormais de pousser le peuple à bout de patience, pour qu'il accueille avec soulagement toute solution qui couperait rapidement le cordon.

Le chef d'Etat major de l'Armée, l'actuel pilote principal du régime, a pris ces dernières semaines une posture bienveillante à l'égard du mouvement populaire, entraînant celle du ban et de l'arrière ban des apparatchiks et des organisations de masse du régime.

Analysant l'évolution des prises de position publiques du chef d'Etat-major, le commentateur Malik Tahir note avec délectation dans HuffPost-algérie: "Depuis le 22 février 2018, le Gaïd-Salah, personnellement engagé derrière le président Bouteflika, a disparu pour laisser place à un autre, celui qui parle uniquement au nom d’une armée prenant acte de plus en plus clairement du rejet du régime par la population algérienne. Et dans ce discours et avant même le retour du chef de l’Etat au pays, la  référence au président Bouteflika a pratiquement disparue et aux élections a disparue.

Les messages sont clairement limités à la relation privilégiée entre “l’armée et le peuple”. Un peuple dont le “grand sens de patriotisme et d’un civisme inégalé” est glorifié. Très clairement, l’armée est en train - si ce n’est déjà fait - de se désolidariser du régime en multipliant les messages en direction du peuple. Elle  demeurera, dit son message d’aujourd’hui envoyé à partir de la 3e région militaire, “conformément à ses missions, le rempart du peuple et de la nation dans toutes les conditions et les circonstances.”

Le commentateur voit comme motivation à ce changement de cap : "Le chef en titre de l’armée prend ainsi acte du fait que le mouvement populaire distingue avec un sens politique aiguë tt entre l’Etat qu’il veut préserver et revitaliser par des institutions exprimant réellement la volonté populaire et le régime dont il veut le départ définitif. Gaïd-Salah en prend acte en refusant de s’enfermer dans la “feuille de route” de Bouteflika qui n’est pas du tout évoquée dans le message diffusé par le ministère de la défense nationale".

De son côté Djamel Zenati activiste influent affirme dans le Forum de Liberté selon le compte rendu qu'en fait le journal ce matin

: “L’idée de transition relève du bon sens”, a-t-il dit d’emblée, ajoutant qu’il sera évident que l’Armée nationale populaire (ANP) aura un rôle important à jouer dans le cas d’une négociation. “Il ne restera que l’institution militaire pour le faire”, car “toutes les autres institutions de l’État sont disqualifiées”, a-t-il dit, en précisant que l’Armée aura le rôle de “garant” du processus. “L’Armée ne se résume pas au chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah”, a-t-il encore dit, ajoutant que durant toutes ces années, “elle a été la seule institution qui a su préserver sa cohésion et son patriotisme”, et ce, “malgré les coups de boutoir”. Pour l’ancien détenu du Printemps berbère de 1980, l’institution militaire n’est surtout pas au-dessus des autres institutions, mais elle reste l’une des plus fiables pour mener à bien la transition".
Djamel Zenati n'a pas un soupçon de méfiance : "Le rôle que l’armée devra jouer dans la période de transition sera, explique l’invité de Liberté, le prélude à sa sortie définitive du champ politique. Sur ce point, il a fait référence à la Plateforme de la Soummam dans son affirmation sur la primauté du politique sur le militaire et la séparation du militaire du politique".

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