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Publié par Saoudi Abdelaziz

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Entre l'Algérie et l'Europe, Le libre-échange c'est perdant-gagnant depuis les fameux Accord d'association qui est en vigueur depuis déjà 13 ans. Depuis, le pouvoir d'achat ne cesse de se détériorer, montrent les statistiques. Et tandis que la délinquance affairiste du secteur privé algérien devient "normale", le gouvernement refuse d'augmenter le salaire minimum de manière significative. Mais Ahmed Ouyahia aime le chiffre 4.

Pas de viande pour le Smigard

Le salaire minimum SNMG est de 18.000 Dinars, depuis 2015. « Nous ne prévoyons pas une révision à la hausse du salaire national minimum garanti, du moins dans cette conjoncture difficile que vit le pays et ce n’est un secret pour personne » avait déclaré en janvier dernier le ministre du travail . Il renchérissait  : « La politique du soutien aux produits alimentaires, notamment ceux de première nécessité est en soi un soutien au pouvoir d’achat du citoyen".

Ce soutien ne concerne pas les produits alimentaires de large consommation. Les chiffres de l’enquête sur les prix à Alger entre 2001 et 2018 ont été publiés le 27 octobre par l’Office national des statistiques (ONS). Ils montrent une hausse très importante et généralisée des prix.

Les viandes sont parmi les produits qui ont connu les plus fortes hausses, selon l’enquête de l’ONS sur les prix à Alger entre 2001 et 2018 : 201,88 % pour la viande de mouton, 151,37%. pour le beefsteak, 95,87% pour le poulet, 58% pour les oeufs. Quant à la sardine elle s'est envolée de 368,56%. Les prix des fruits et légumes ont suivi, pour la plupart, la même courbe de hausse. 261,05%, pour la tomate, 214,95 % pour l’oignon sec...

En mars dernier le pondéré professeur Abderrahmane Mebtoul écrivait : "Une interrogation s’impose : Comment un Algérien qui vit au SNMG soit moins de 190 euros par mois au cours officiel, soit 6,2 euros par jour et 4 euros/jour au cours du marché parallèle, peut-il résister à la cherté de la vie alors que le kilo de viande est de plus de 10 euros, la majorité des fruits dépasse 2 euros le kilo sans oublier les produits de première nécessité comme la pomme de terre ?"

L'Algérie entre les ciseaux

"L’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne glisse vers une zone de tempête" titre El Kadi Ihsan dans sa chronique économique hebomadaire d'El Watan. Faut-il revoir de fond en comble cet accord entré en vigueur il a 13 ans, et qui fut "signé dans la précipitation par le pouvoir en quête de légitimité de Abdelaziz Bouteflika".

Le chroniqueur économique pointe "le risque d’une tension montante sur le dossier Algérie-Europe dans les années prochaines. Un effet ciseau plane dangereusement sur l’équilibre de la balance commerciale entre les deux parties. Au détriment de l’Algérie".

Sa conclusion:

"Dans une compétition politique normale le thème de la relation économique avec l’Europe deviendrait central dans les prochaines années. Si l’Algérie était institutionnellement organisée autour de l’alternance démocratique des programmes politiques, le thème du libre-échange entre l’Algérie et l’Union européenne aura à peser dans les positionnements de campagne.

Un ancien ministre du Trésor algérien, Ali Benouari, soutient clairement qu’il faut suspendre l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne et en rediscuter un nouveau de fond en comble. Les légalistes, dans l’administration algérienne, affirment qu’il s’agit d’une revendication difficile à soutenir au terme des mécanismes mêmes de l’accord, car il n’a pas provoqué de grands déséquilibres jusqu’à maintenant.

La part des importations algériennes à partir de l’UE tourne toujours autour de 50% du total des importations et celle des exportations avoisine toujours sensiblement les 65% dans le total des exportations. La réponse est bien évidemment technique. Le fait est que les exportations sont toujours quasi strictement énergétiques. Et qu’elles sont sur le chemin du déclin. Tandis que les importations à partir de l’UE, elles, vont encore se diversifier plus avec la dernière séquence du démantèlement tarifaire.

En outre, l’Accord d’association intègre de nombreuses autres dispositions qui attendent leur mise en œuvre. Un positionnement politique pour la suspension de l’Accord d’association peut-il donc rencontrer un public dans l’opinion algérienne? Le débat, jamais réellement lancé, affleure aujourd’hui que les nuages s’amoncellent sur l’avenir de cette relation au cœur d’un monde tendu, où les barrières commerciales remontent plus vite qu’elles ne baissent". Texte intégral : El Watan

Inventaire de la triche

"Double comptabilité, abus de biens sociaux, détournements d'actifs, transferts de fonds suspects et fuite de capitaux, fausses factures, travail au noir et évasion sociale, retraits massifs en espèces, dissimulation de recettes, majoration artificielle de charges et évasion fiscale, crédits bancaires à répétition non remboursés, faillites déguisées, etc". C'est par cet inventaire que commence l'article de Djilali Hadjadj intitulé "Secteur privé, affaires et affairistes. Conduite en souffrance". Le militant de la lutte contre la corruption poursuit:

Le secteur privé algérien est atteint de plein fouet par toutes sortes de malversations, de tricheries et d'irrégularités en tous genres, de pratiques financières illégales et de corruption. Face à ce désastre, aucune initiative consistante des organisations patronales n'a encore été prise pour essayer de commencer à nettoyer les écuries d'Augias et à introduire des règles d'éthique, de transparence et de bonne conduite. Du côté des pouvoirs publics, pas grand-chose non plus. Hormis quelques dispositions générales et non contraignantes, il y a juste quelques vœux pieux dans la loi n°06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Lire la suite dans Le Soir d'Algérie
 

Le Grand Homme aime le chiffre 4.

Début octobre, il avait lancé "4 défis" pour un tournant autoritaire nécessaire pour assurer la "continuité" du projet économique. Hier, Ouyahia a présenté les "4 axes"  pour "relever les défis énergétiques". Mohamed Ould El Bachir  (Universitaire) conclut ainsi le portrait du Premier ministre:

"Cet homme matinal , au temps si précieux,  consacre des heures à la lecture pour rester ‘’à la page’’ et maintenir un niveau élevé des débats sur les questions de l'heure. Pour certains de ses amis, qui évoquent son parcours exceptionnel de grand diplomate, un autre aspect de Ahmed Ouyahia est négligé, celui de tous les jours, dans ses facettes les plus pratiques: le protocole, le sens des choses et des hommes. Enfin, la bonne humeur et l’anecdote ancestrale qui ne sont pas absentes dans un contexte informel, comme le font agréablement les Grands Hommes de l’Ecole diplomatique d’Abdelaziz Bouteflika".  

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