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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Le FFS Fait-il la politique de l'autruche?

Conseil national du FFS, le 19 octobre 2018. Photo DR

Conseil national du FFS, le 19 octobre 2018. Photo DR

"Il faudra faire preuve de pédagogie pour expliquer notre démarche" affirme le dernier communiqué du FFS à propos de son  " projet de reconstruction d’un consensus national avec l’élection d’une Assemblée Constituante, visant à instaurer un nouveau système basé sur le droit et la démocratie." Passeport du radicalisme?  Le mot système, par ailleurs très en vogue en Algérie, est ici répété inlassablement, sans explication sur sa substance particulière. Cependant que les éclairages indispensables à l'action militante en prise avec les aspirations de la population à court et moyen termes, sont absents. Le FFS n'a en vue que l'horizon lointain du consensus national et la pédagogie qui va avec. Le communiqué précise avec optimisme : "Cela étant, le changement est inévitable à court ou à moyen terme, et gagnerait à se faire de façon pacifique et consensuelle, dans le cadre d’un état de droit".

Texte intégral

Front des Forces Socialistes
Conseil National Alger, le 19 octobre 2018

Communiqué
 

Le Conseil National Ordinaire a procédé à l’examen de la situation politique et organique du parti.
A-Sur le plan politique, l’analyse et les débats ont porté sur le système actuel de gouvernance politique et la nécessité urgente de son changement. Ce qui est visé c’est un changement de système et non pas un changement dans le système. Ceci précisé, en voici les grandes lignes.
Changement de Système et non pas Changement dans le Système
Pour les observateurs politiques nationaux et internationaux, il n’y a aucun doute que, sauf imprévu, la prochaine élection présidentielle, ne fera que pérenniser le système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime, alors que le FFS plaide, lui, pour un changement de système et non pas pour un changement dans le système. La population en est consciente. Tout laisse prévoir que la grande majorité s’abstiendra de voter ou votera contre le candidat du système. Les chiffres officiels des résultats ne parviendront pas à masquer cette réalité. Cette élection qui s’annonce non démocratique, comme les précédents scrutins, si tenue dans les conditions actuelles, ne changera rien à la situation actuelle.
Dans un tel contexte, en mettant l’accent sur le changement de système- qui est au cœur de notre projet de reconstruction d’un consensus national avec l’élection d’une Assemblée Constituante, visant à instaurer un nouveau système basé sur le droit et la démocratie- nous serons en phase avec les citoyens.

A cet effet, il faudra faire preuve de pédagogie pour expliquer notre démarche.

1-Changer le système parce qu’inadapté à son environnement
Tout le monde admet aujourd’hui que le système qui a été mis en place au lendemain de l’indépendance n’a pas évolué alors que le contexte national et international, lui, a complètement changé.

Ce système (institutions- hommes) très centralisé, a fonctionné avec des institutions conçues d’en haut, non élues démocratiquement, et des hommes cooptés, laissant peu d’espace à la participation de la population. En vérité, le système servi par des ressources naturelles abondantes a duré en s’achetant une légitimité sociale à défaut d’une légitimité politique. On peut dire que le système a travaillé pour lui-même tout en étant persuadé de travailler pour les Algériens, mais en tout état de cause n’a pas travaillé avec les Algériens.
L’évolution démographique accompagnée d’une demande pressante d’emplois notamment de la majorité de jeunes, et des besoins sociaux croissants, dans un environnement économique agressif qui prend les ressources naturelles non renouvelables sans offrir de perspectives de développement, met à mal ce système.

L’Exécutif n’est pas parvenu à décentraliser l’administration et à diversifier l’économie en l’ancrant au plan régional et mondial, afin de créer des emplois en nombre suffisant et des infrastructures sociales en rapport avec les besoins croissants. Le Législatif mal élu n’a pas constitué un contre-pouvoir crédible en mesure d’être le porte-voix des aspirations réelles de la population. Quant à l’appareil Judiciaire, sa dépendance à l’égard de l’exécutif, son silence devant la violation des lois, y compris de la Constitution, l’a rendu inapte à construire l’Etat de droit.

La violence sociale, émeutes et criminalité réprimée par la force sont l’expression d’un rejet d’un système qui ne parvient pas à s’ouvrir à la société et à prendre en charge ses aspirations démocratiques. Cette situation reflète une crise de confiance voire une défiance de la population à l’égard des gouvernants.

2- Changer le système par une approche consensuelle car seule à même de le réaliser de façon pacifique

Pour ceux qui sont dans le système, les partis du pouvoir notamment, le gouvernement et son administration, ils se déclarent en mesure d’assumer le changement et ne partagent pas le point de vue de ceux qui prônent une rupture totale avec l’existant. Ils considèrent que le pays a fonctionné et même progressé depuis l’indépendance et que, s’il a conscience des insuffisances, c’est par lui et de l’intérieur du système qu’elles seront corrigées, question de temps voilà tout. La crainte d’un changement de système par des forces extérieures autonomes est perçue comme une menace pour la survie du régime, c'est-à-dire pour les positions, les privilèges, les patrimoines, voire la sécurité des uns et des autres. Cette peur a conduit le système à refuser tout processus démocratique transparent préférant gérer la population par la carotte et le bâton.

Pour ceux qui ne sont pas dans le système, le FFS et les forces d’opposition les plus représentatives, la société civile autonome et la population qui dans sa majorité n’attend plus rien de ce régime, ils considèrent que le système est usé. Ils ne croient plus que les institutions et les hommes de ce système, qui ne sont pas élus démocratiquement et qui ne peuvent donc pas s’exprimer en leur nom, soient en mesure de faire évoluer le système pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Bien plus les citoyens, mieux avertis des progrès politiques, économique sociaux et culturels, réalisés dans le monde - grâce à la parabole, internet et autres nouvelles technologies de communication-, ne croient plus dans les capacités du système à faire pour eux « plus et mieux ». Ils doutent que ce système puisse se réformer par lui-même, en faisant du nouveau avec de l’ancien, et puisse décider de leur restituer leurs droits à l’autodétermination, ce qu’il n’a pas pu ou voulu faire depuis l’indépendance.

Cela étant, le changement est inévitable à court ou à moyen terme, et gagnerait à se faire de façon pacifique et consensuelle, dans le cadre d’un état de droit.

Le changement de système politique est une condition nécessaire mais insuffisante pour le développement du pays et la sauvegarde de son indépendance politique et économique. Le changement de système politique doit s’accompagner en même temps d’un changement de politique économique qui préserve la souveraineté nationale dans le contexte de la mondialisation. Ce sera la mission du futur gouvernement qui sera issue, avec l’avènement de la 2ème république, de la future Assemblée Nationale Constituante démocratiquement élue.

Cette démarche isolera et réduira à néant les positions extrémistes qui ont choisi la violence pour changer le système, et assurera à l’Algérie un avenir démocratique de paix, de progrès et de prospérité.

Existe-t-il une solution de rechange à un changement démocratique de système qui préserve le pays des menaces contre sa stabilité, son unité et sa souveraineté? Non ! Car si le statu quo actuel perdure, le système et les hommes qui en sont responsables ne seront pas en mesure de faire face aux forces déstabilisantes que représentent les pressions sociales grandissantes et les agressions multiformes véhiculées par la mondialisation.
Au vu de cette analyse et des débats à ce sujet, le Conseil National considère que la priorité des priorités est la sensibilisation des citoyens et des forces vives de la Nation sur l’urgente nécessité d’un changement démocratique du système pour préserver la stabilité, l’unité et la souveraineté nationale, comme le préconise notre projet de reconstruction d’un consensus national populaire. Cette sensibilisation est bien engagée avec l’organisation réussie de l’Université d’été du parti et des Assises sociales et doit se poursuivre résolument et indépendamment de l’agenda électoral du régime.

Face à l’immobilisme de ce régime et aux aspirations pressantes de la population à vivre mieux dans une Algérie démocratique et sociale, le mot d’ordre qui guidera notre action citoyenne et qui mobilisera davantage les forces populaires est l’urgence d’un changement. Le consensus en est la clef. A cet effet, le Conseil National considère que le moment est venu d’actualiser et de rendre publique notre projet dans ses grandes lignes :

-Au plan politique pour restituer le pouvoir aux Algériens par l’élection d’une Assemblée Nationale Constituante visant à instaurer un Etat de droit démocratique et social ;
-Au plan économique, social, culturel et environnemental, pour assurer un développement durable qui garantisse le progrès social et le bien être des citoyens.

 

B - sur le plan organique, le Conseil National a pris connaissance de l’état d’avancement des opérations de renouvellement et d’élargissement des structures du parti au niveau des fédérations et des sections, et se félicite du respect de la feuille de route et des délais fixés.

Source : Facebook

 

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