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Publié par Saoudi Abdelaziz

James Mattis, ministre de la Défense, comptait parmi les soutiens de l’accord sur le nucléaire iranien. Photo DR

James Mattis, ministre de la Défense, comptait parmi les soutiens de l’accord sur le nucléaire iranien. Photo DR

Par Courrier international, 9 mai 2018

Pour justifier le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump a insisté sur l’argument sécuritaire. L’Iran, régime de “chaos et de terreur”, risquait selon le président de se doter de l’arme nucléaire en dépit de ses engagements. Pourtant, en Israël comme aux États-Unis, de nombreux experts de la Défense plaidaient pour le maintien de l’accord.

“Les États-Unis seront bien plus en sécurité ainsi”, assurait Donald Trump mardi 8 mai après avoir annoncé le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien. Une affirmation que n’a pas tardé à contredire The Intercept. Pour le site d’information américain*, cette décision est loin d’être une bonne nouvelle pour la sécurité américaine, pas plus que pour celle d’Israël :

"Même les détracteurs les plus forcenés de l’Iran, qui exècrent la République islamique, pensent que Donald Trump est fou de se retirer de l’accord.”

“Devinez qui ne s’en réjouit pas ? poursuit The Intercept. La totalité des dirigeants militaires américains.” Dans la liste fournie des militaires et experts américains de la Défense qui défendaient le “deal”, on compte par exemple James Mattis, ministre de la Défense, “qui affirme avoir lu l’accord trois fois et le trouver ‘très solide’, ainsi que plusieurs généraux de l’armée américaine encore en activité.

Les vétérans ne sont pas en reste : le média américain rappelle qu’au mois de mars 100 anciens militaires et experts de la Défense de tous bords politiques avaient signé une lettre défendant l’accord “bénéfique pour la sécurité aux États-Unis et au Moyen-Orient”.

“Ils veulent la guerre avec l’Iran”

Même son de cloche parmi les dirigeants militaires israéliens. The Intercept cite le général Gadi Eisenkot, responsable des forces de Défense israéliennes, qui considérait que l’accord “fonctionnait malgré ses défauts” ; l’ancien chef du Mossad Efraim Halevy, qui saluait “une réponse crédible à la menace nucléaire iranienne, au moins pour une décennie, si ce n’est plus” ; ou encore l’ancien chef du renseignement militaire Carmi Gillon, pour qui l’accord avait permis de “faire du Moyen-Orient et du monde un endroit plus sûr”.

Au regard de cette levée de boucliers des experts de la Défense, aux États-Unis comme en Israël, le site d’information américain conclut :

"Cela n’a rien à voir avec la sécurité, ni avec la protection des peuples américain ou israélien face aux missiles iraniens. Trump et consorts n’essaient pas d’éviter la guerre avec l’Iran. Ils veulent la guerre avec l’Iran.”

Source : Courrier international

*Intercept a été lancé en février 2014 par Glenn Greenwald, l’ex-journaliste du Guardian à l’origine des révélations d’Edward Snowden. Ce magazine en ligne se veut le fer de lance du groupe First Look Media, un projet financé par le fondateur d’eBay, Pierre Pierre Omidyar.The Intercept met en avant le journalisme d’investigation et dénonce régulièrement des affaires.

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