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Publié par Saoudi Abdelaziz

Le hirak est passé par là. Les chose semblent aller de l'avant. L'absence d'intérêt accordé au nouveau parachutage de l'antagonisme islamisme-laïcité à l'intérieur du mouvement populaire, confirme la tendance générale au recul de l'esprit de division dans le mouvement progressiste, large et divers.

Il y a plus de quatre an, je faisais le point.

Le courant progressiste sortira-t-il de la clandestinité?

Par Saoudi Abdelaziz, 1er février 2016

Des articles récents font preuve d'étroitesse lorsqu'ils limitent le courant progressiste algérien au seul progressisme d'obédience pagsiste. Le progressisme algérien a diverses filiations: marxisme, nationalisme historique, théologie de la libération. Ces trois composantes sont entrées en clandestinité sur le sol national, trois années après l'instauration du multipartisme.

Dans le contexte général de guerre civile contrôlée, les progressistes se sont coulés dans le choix adopté par une opinion publique traumatisée qui a opté pour une influence diffuse de survie. Au tournant du siècle, les progressistes algériens continuent de se tenir à l'écart des constructions politiques et médiatiques officielles, ils veulent d'abord que soit construite la sécurité de l'action politique.

La clandestinité était devenue une nécessité après le triomphe de la polarisation "intégrisme contre laïcisme", qui a été imposée par la force. Coup de force militaire, assassinat de Boudiaf, dissolution du Pags, puis explosion terroriste: c'est pendant cette période que le courant progressiste a préféré se mettre physiquement en clandestinité, évitant les structures organiques alors impossibles à protéger du travail des officines secrètes et de leurs groupes armés. Certains organes et personnalités ont assuré la popularisation des thèses progressistes sur les réseaux sociaux tandis que les autres se sont immergés au sein de la population et de ses mouvements.

On se rappelle l'incompréhension des militants les plus aguerris du Pags, devant la décision de la direction du parti, inspirée par les "inflitrés du DRS", de faire sortir au grand jour les cadres et la logistique, jusque là cloisonnés.

La justesse de cette immersion du courant progressiste dans la clandestinité a été confirmée durant les années suivantes. Il va sans dire que la quasi-totalité des pagsistes ont refusé l'enrôlement dans les milices d'autodéfense mises en place sous la tutelle du DRS.

Celle occultation était d'autant plus inévitable que le champs médiatique était alors résolument fermés aux thèses des progressistes opposés à la polarisation intégristes-laïcs, encouragée voire inspirée par le système et ses "services".

Les références rénouvelées

Les grandes "structures" historiques de référence pour ceux qui militaient pour la transformation sociale, étaient la social-démocratie, le mouvement communiste international (et sa variante trotskiste), ainsi que l'islamisme politique. Elles ont subi un cataclysme au cours de trois décennies écoulées. Les organisations de gauche qui s'en inspiraient de par le monde sont de ce fait en crise. Actuellement, des rassemblement progressistes nouveaux sont en train d'émerger des décombres.

Après l'effondrement de ces constructions à oeillères hégémonistes, on constate actuellement que le marxisme, la théologie de la libération, le nationalisme patriotique semblent avoir retrouvé une nouvelle jeunesse dans le monde.

Dans notre pays ces trois filiations imprègnent fortement ceux et celles qui conduisent ou inspirent l'opinion, le mouvement social, le mouvement féministe, la rénovation culturelle...

Ces trois grandes filiations du progressisme algérien sont très vivantes, elles fournissent du bon grain pour le développement national et l'émancipation du peuple. Les relations entre elles se tissent, rendant plus efficace le travail pour faire reculer les faux clivages idéologiques et les polarisations qui assurent la pérennité du système dominant. 

Ceux et celles qui s'en inspirent se tiennent à l'écart des constructions du paysage politique officiel, car ils veulent de nouvelles règles pour garantir la sécurité de l'action politique. 

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La démocratie conforme aux principes universels est le principal objectif à défendre et structurer selon les canons universels sans discussion ni de la référence à la religion ni à des particularités. C'est son fonctionnement qui permet de clarifier, d'affiner et de joindre les revendications catégorielles et les positions progressistes concernant le développement et notamment le développement culturel.
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