Des courants salafistes extrêmistes dans les hautes sphères de l’Etat, selon Adda Fellahi
«La rigueur contre les ahmadites renforce les salafistes» affirme Adda Fellahi ancien conseiller au ministère des affaires religieuses, titre ce matin le quotidien El Watan.
Extrait des propos rapportés par Fatima Arab.
Dans une conférence organisée hier par le quotidien arabophone El Mihouar, Adda Fellahi, tout en justifiant la rigueur des autorités judiciaires et sécuritaires avec les ahmadites par le souci de «protéger l’Algérie de toute pression ou ingérence étrangères», prévient contre les ramifications des courants salafistes extrémistes «qui sont dans les hautes sphères de l’Etat». «On y compte des membres au ministère des Affaires religieuses, dans des mosquées et des centres de formation des imams et autres institutions que ce courant domine avec ruse ou avec corruption», révèle M. Fellahi, qui se présente en tant qu’«ancien cadre au fait de tous les détails concernant la gestion du secteur des Affaires religieuses».
Ce dernier estime que «la manipulation médiatique de ce dossier a eu pour effet un espace public totalement acquis aux salafistes, dont le danger est toujours d’actualité». Pour cet ancien cadre du ministère des Affaires religieuses, «l’ahmadisme est un courant musulman pacifiste qui prétend introduire du renouveau dans les idées ; cependant, il doit faire l’objet d’une étude de près par les spécialistes pour connaître son ancrage réel et sa véritable étendue et que nous pouvons qualifier d’égaré».
L’émergence de nouveaux courants a démontré les limites des dispositions de la Constitution et des lois qui régissent la vie publique qui, d’un côté, consacrent la liberté de culte, et d’un autre, définissent l’islam sunnite malékite comme seule religion d’Etat et seule référence religieuse, d’où, selon Adda Fellahi, la nécessité et l’urgence de création d’un comité scientifique d’experts pour suivre l’émergence des courants et se prononcer par fatwa en cas de besoin.
Le conférencier, qui a minimisé l’ampleur de la présence des ahmadites en Algérie, rappelle que leur tentative d’émerger remonte aux années 1930, mais «ce courant qui ne prône pas d’opposition au colonisateur s’est effacé». Le danger des ahmadites réside dans le fait que leurs adeptes doivent prêter allégeance aux instances dirigeantes basées à l’étranger et dont les motivations pourraient menacer la stabilité du pays. «L’étendue du courant et la vitesse de sa propagation dans la société algérienne ne représentent pas une menace de taille comparée au salafisme, qui, lui, en représente toujours une», insiste le conférencier.
Texte intégral : El Watan