FRANCE. Quels critères pour juger un candidat? Le cas François Fillon
Les médias principaux contrôlés par des oligarques, le microcosme élitiste, des personnages politiques en quête d'auteur, tous s'activent à déblayer le terrain pour qu'Emmanuel Macron parvienne seul au match ultime contre Marine Le Pen. Avec comme viatique le fameux "vote utile" dont le rusé François Mitterrand avait défini le mode d'emploi. L'opération consiste à organiser le passage de témoin de François Hollande à Emmanuel Macron, le nouveau point d'appui de la gestion européenne de crise du capitalisme. L'opération sera-t-elle validée par les électeurs?
Deux critères
Pour les Algériens de France inscrits sur les listes électorales, sur quels critères choisir un bon candidat aux élections présidentielles?
1-Les salariés qui sont la majorité des Algériens de France, ont intérêt à soutenir les candidats les plus hostiles à la précarisation du salariat, à l'aggravation des conditions de vie et de sécurité. Tendances dangereuses inscrites dans le calendrier européen du système financier.
2-Du point de vue géopolitique, pour l'Algérie, un nouveau transfert des pouvoir nationaux vers les institutions européennes, est dangereux, car cela restreint les marges de manoeuvre de notre pays et accroit sa vulnérabilité.
Sur ces deux critères, seuls Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon méritent la confiance. Sur le critère n°2, notons François Fillon ne partage pas la stratégie anti-démocratique, qui consiste à éloigner de la population les pouvoirs nationaux, en les concentrant à Bruxelles.
Passage de témoin
Parmi les candidats à la présidentielle, seul Emmanuel Macron s'est engagé ouvertement dans la démarche qui va à l'encontre des deux critères proposés. L'ancien banquier était programmé pour cela. Dès juin 2015 il préconisait davantage de fédéralisme au niveau européen. Il appellait à «aller vers plus de solidarité et d'intégration: un budget commun, une capacité d'endettement commune et une convergence fiscale», tout comme à une harmonisation des régimes sociaux et de l'assurance-chômage. Il se disait également favorable à la création d'un Parlement de la zone euro.
L'année dernière, encore ministre, il avait confirmé cet engagement en participant résolument aux pressions contre le peuple britannique. La veille du référendum sur le Brexit, l'homme des banques lance aux électeurs Britanniques hésitants : « On est dedans ou dehors. Le jour après la sortie, il n’y aura plus de passeport financier pour les établissements britanniques. Le Conseil européen devra lancer un ultimatum aux Britanniques". Je commentais alors : "Mais on peut aussi supposer que cette menace fort maladroite émanant du terrorisme bancaire aurait sur le Britannique moyen l'effet inverse de celui recherché".
L'opération consiste à organiser le passage de témoin de François Hollande à Emmanuel Macron, le nouveau point d'appui de la gestion européenne de crise du capitalisme. L'opération sera-t-elle validée par les électeurs?
Si on a en vue les deux critères réunis, ce sont les candidats Mélenchon et Hamon sont les plus prometteurs. Quant à Le Pen, mieux vaut rester poli.
Le cas Fillon
Quant à François Fillon, les déboires qu'il a rencontrés ne semblent ne pas l'avoir abattu. Peut-être même ont-ils réveillé la fibre gaullienne qu'il avait remisé en travaillant avec Sarkozy. Fibre patriotique qui lui vaut aujourd'hui le soutien d'une partie importante de la population.
François Fillon recèle une tare originelle qui explique l'offensive tous azimuts qui s'est abattue sur lui depuis sa victoire inattendue aux primaires de la Droite. Il avait passionnément milité contre le traité de Maastricht en 1992 au côté de Philippe Séguin. Voté à 51% lors d'un référendum, ce traité avait lancé l'Union économique et monétaire (UEM) conduisant à la création de l'euro. Plus récemment après le Brexit en juin 2016, il avait écrit : "Nos amis britanniques ont envoyé un message à l’Europe qu’elle n’a pas le droit d’ignorer. J’ai entendu les Britanniques qui sont fiers de leur appartenance nationale et qui craignent de perdre la maîtrise de leur destin". Dans cette tribune parue dans le quotidien Le Monde, Il ajoutait : " Demain, je veux que l’Europe n’intervienne que dans un nombre limité de domaines, et lorsqu’elle a un mandat clair des pays et des peuples européens. En fondant chaque action et politique communes sur cette exigence du mandat national, nous mettrons un terme au caractère uniformisateur, et donc réducteur de la machine communautaire, et nous ferons émerger des politiques communes puissantes et efficaces".
POST SCRIPTUM
Les accusations du général Dominique Delawarde
Cet ancien "chef du bureau Situation-Renseignement-Guerre Électronique de l'Etat-major" met sur le compte du lobby pro-israélien la capagne contre Fillon :
"On peut aussi se demander si le « système » décrit ci dessus, en essayant de promouvoir, pour les prochaines présidentielles française, un candidat à sa botte, ne fait pas payer à Mr François Fillon sa volonté affichée de dialogue avec Poutine et Bachar el Assad, deux adversaires d’Israël. Le simple examen des noms, des CV et des entreprises des patrons des médias les plus agressifs envers Mr Fillon est, en effet, assez révélateur. Il y a le groupe Le Monde avec Louis Dreyfus, Pierre Berge, et Niel (Le Monde, La Vie, Le Huffington Post, Le courrier international, le Nouvel observateur, rue 89, …etc….)
Mais il y a surtout les médias du franco-israélien DRAHI, sayan émérite, qui a reçu le prix Scopus de l’université hébraïque de Jérusalem le 18 mars 2015 : (L’Express, L’Expansion, L’Étudiant, Libération, BFMTV, RMC, I24 …etc... ), Le nombre et la notoriété des titres coalisés autour de la candidature de Mr Macron, donc contre celle de François Fillon, sont impressionnants. Le bon peuple sera-t-il dupe ? Rien n’est moins sûr. Source : Comité Valmy