Après Cevital, la Setram veut son propre syndicat
A quoi bon faire rentrer dans mon entreprise un syndicat lié à "l'extérieur", quand on je peux monter mon propre syndicat?
En novembre 2013, Francesco Goula-Mallofré le pdg de Cevital-agro à Béjaïa confiait à Jeune Afrique les raisons pour lesquelles Issad Rebrab s'était opposé -avec succès- à la création d'un syndicat dans ses usines de Béjaïa, lui préférant un comité-maison créé par l'employeur. Il dit avec candeur : « La seule différence avec notre comité, c’est qu’un syndicat serait soumis à des syndicalistes externes, qui probablement voudront appliquer à Cevital une politique externe, sans vraiment connaître l’entreprise, qui plus est en y mêlant de la politique".
La même démarche de patronat paternel et autarcique est appliquée aux traminots de Constantine, où la direction fait traîner interminablement son autorisation -requise par la loi- pour la tenue de l'assemblée générale constitutive d'un syndicat. Le service de communication de Setram Constantine, explique que les salariés sont bien représentés, que la société a déjà un bon interlocuteur. La preuve : « la convention collective a été signée, au mois de décembre dernier, avec la participation des représentants des travailleurs de l'unité Constantine". Ajoutant : " qui il est vrai, ne sont pas affiliés à une structure syndicale connue à l'échelle nationale, mais qui activent avec l'adhésion de la base".