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Publié par Saoudi Abdelaziz

Réunion du bureau politique du FLN dans les années 80. Photo DR

Réunion du bureau politique du FLN dans les années 80. Photo DR

"Après l'Ugta, l'ordre des architectes rejoint le vieux parti: Les bataillons du FLN" titrait  lundi le journal proche du régime l'Expression. Brahim Takheroubt avait écrit: "Dans une déclaration exclusive faite hier, à L'Expression, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a indiqué que l'Ordre des architectes a rejoint le parti.
«J'ai reçu cet après-midi (hier, ndlr) le Bureau national de l'Ordre des architectes qui a décidé de rejoindre le parti» a déclaré Ould Abbès, soulignant que cette organisation regroupe «20.000 adhérents»."
L'architecte Achour Mihoubi réagit à cette information.

L'ARTICLE 120

Par Achour Mihoubi, 9 janvier 2017

En apprenant par la presse en ligne qu'une rencontre entre le secrétaire général d'un parti et des membres de l'ordre des architectes dont le président du CNOA a eu lieu récemment, il me revient un écrit que j'avais posté en juin 2016 à l'occasion de l'inauguration du siège du conseil local d'Alger dans lequel je rappelais en substance que ce même local fut longtemps occupé par différentes représentations professionnelles qu'un organe du FLN a fait cohabiter pour les neutraliser.

Je rappelais aussi que l'union des architectes algériens regroupaient en son sein des profils d'authentiques syndicalistes. Elle était traversée par deux courants: Des voix libres qui militaient pour le statut particulier de l'architecte et en face ceux qui ne pouvaient s'émanciper de la mamelle du parti confortablement blottis dans la ouate du cocon de l'article 120.

Toute une histoire donc ce local qu'à l'occasion d'une élection présidentielle pouvait devenir une adresse de campagne pour faire ronfler les tambours de l'alignement rentier.

Faut-il rappeler qu'au grand dam des architectes, le FLN avait mis un de ces caciques à la tête d'un avatar d'organisation - l'UNIASA- comme savait bien le faire le parti pour aplanir les aspirations constructives qui pouvaient se manifester ça et là.

Il n'en demeure pas moins que l'ordre des architectes est un acquis considérable qu'il faudrait résolument inscrire à l'actif d'une certaine vitalité - historique- chez les architectes d'être porteurs d'une libre parole.

Une contestation qu'un certain Abderrahmane Bouchama avait merveilleusement incarnée dans une mémorable intervention au début des années quatre-vingt lors d'une rencontre organisée par le FLN sous les auspices d' un certain SEBAA par sa qualité de recruteur en chef des affidés chargés de la mise au pas des organisations qui gravitaient autour du FLN.

Je me rends compte que je le rappelais à bon escient en apprenant le déplacement de la représentation d'architectes au siège d'un parti. faut-il donc insister que la fonction de représentation d'une organisation ordinale est de rester au dessus des amalgames partisans. Et surtout de ne pas piétiner la mémoire de ses prédécesseurs qui ont eu à défendre une certaine idée de la liberté du statut de l'architecte pour que nous nous découvrions au grand jour affidés.

Source : HuffPost-Algérie

L'histoire de l'article 120

L' article 120 a été adopté par le congrès extraordinaire du FLN convoqué en 1980, après la mort de Boumediene, sous la présidence de Chadli. Il ne concerne pas les cadres de l’Etat, dont la validation et le contrôle des activités étaient assurés par les officiers de la sécurité militaire puis du DRS.

Cet article 120 stipule : " le parti du Front de Libération Nationale joue un rôle d'impulsion. d'orientation ct de contrôle vis·à·vis des organisations de masse. sans se substituer à elles ou affaiblir leurs capacités d'initiative. Ne peut assumer des responsabilités au sein des organisations de masse que celui qui est militant structuré au sein du parti. Le Comité central arrêtera les étapes d'application de ce dernier principe» .

Cet article visait donc l’encadrement des syndicats l’UGTA et des autres associations et "organisations de masse" où s'exprimait alors  de plus en plus le rejet de la tutelle asphyxiante de "l'appareil du FLN". Il a été utilisé notamment pour faire barrage aux membres du Pags activant le mouvement associatif, alors "unique" : syndicats Ugta, organisation de jeunesse Unja, et celle des femmes l'Unfa.

L'historien Taleb Abderrahim, dans son étude intitulée "Les rapports Parti syndicat en Algérie à travers l'application de l'article 120 des statuts du FLN" notait : "L'article 120 est un des élements du consensus acquis au sein de l'armée qui a permis en 1979 l'élection de Chadli Benjeddid à la présidence de la République (...). Le FLN restructuré est alors chargé d'une reprise en main des organisations de masse et ceci en conformité avec le compromis réalisé au sein de l'équipe dirigeante".

Comment l'article a-t-il été appliqué ? Lire: http://www.socialgerie.net/spip.php?article1618

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