L’élection est l’un des meilleurs moyens de réaliser une alternance apaisée, par Aït Benali Boubekeur
18 janvier 2017
Si on interroge les Algériens sur l’impérieuse nécessité du renouvellement de la classe dirigeante, la réponse ne souffrira d’aucune ambigüité. En effet, après 54 ans de gestion hasardeuse, il est temps que le pays connaisse enfin sa première alternance.
Bien que le régime ne veuille rien lâcher, il faudrait que les Algériens sachent que chaque échéance électorale est une aubaine en vue de reprendre les rênes du pouvoir. Et pour cause ! Seul un processus électoral peut permettre une alternance sans qu’il y ait la moindre violence.
Cela dit, si les esprits restent figés aux expériences avortées, il y a de quoi se décourager. La douloureuse expérience des années 1990 est encore vivace. Ce qui justifie, pendant de nombreuses années, le boycottage des élections.
En dépit de la participation des faux démocrates aux échéances nationales visant à légitimer la dictature –aujourd’hui, ils sont, paraît-il radicaux –, le vieux routier de la politique, Hocine Aït Ahmed, n’a pas cédé au chantage.
Et puis, il y a eu un événement qui a chamboulé tout. En 2011, on a assisté à la chute des dictatures nord-africaines. Hélas, bien qu’il y ait des changements, force est de reconnaître que certaines violences ont détruit à la fois les régimes, mais aussi les pays. Ainsi, trois pays sur quatre ont régressé sur tous les plans.
Du coup, dès la fin de l’année 2011, le FFS, par la voix de son chef charismatique, s’engage dans une action politique visant à mettre du mouvement dans le statu quo. Dès lors, le combat assumé du FFS consiste à préserver l’État et non le régime, comme tentent de le faire croire la presse algérienne et une certaine classe politique. D’ailleurs, dans son message de mars 2011, Hocine Ait Ahmed a déclaré que si des événements pareils se produisaient en Algérie, le régime réagirait à la manière de Khadafi.
Dans ces conditions, que reste-t-il comme option pour parvenir au changement ? Fidèle à son combat en faveur de l’instauration de la démocratie en Algérie, le FFS assume pleinement sa participation aux élections de 2017 comme il l’a si bien fait en 2012.
Bien évidemment, les chemins entre le FFS et le régime vont continuer à diverger, pour reprendre l’expression de Hocine Aït Ahmed, dans son message du 2 mars 2012. Et ce, jusqu’à ce que le régime accepte le verdict du peuple algérien.
Par ailleurs, est-ce que les Algériens doivent attendre que le régime leur fasse une telle annonce ? La réponse est évidemment non. Il faudrait que les Algériens assument leur part de responsabilité. D’ailleurs, comment le régime pourrait-il se soumettre au mandat du peuple si celui-ci ne faisait rien pour récupérer son droit de mandater les élus?
Pour conclure, il va de soi que la balle est désormais dans le camp du peuple algérien. S’il estime que le régime a échoué dans la gestion des affaires du pays, il faudra qu’il le sanctionne dans les urnes. Les autres méthodes ont toutes échoué et ont causé davantage de malheur qu’autre chose. A ce titre, les élections de 2017 sont en plus une bonne opportunité. Dans le cas contraire, il faudrait accepter le fait accompli. Et surtout, ne pas s’étonner que les prochaines lois de finances soient aussi antisociales et antinationales que celle de 2017.
Source : le blog de Aït Benali Boubekeur