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Publié par Saoudi Abdelaziz

Un nouveau coup d'Etat militaire est inévitable, si les couches moyennes se mettent vraiment en colère, affirme ce matin dans El Watan, Mourad Goumiri, le médiatique président de la mystérieuse Association des universitaires algériens pour la promotion des études de sécurité nationale. Pour "éviter à l'ANP d'intervenir une seconde fois", il propose d'appliquer les propositions de ... Sidi Saïd!

Pour assurer la stabilité du pays, il faut des couches moyennes contentes de leur sort, c'est le fil conducteur de sa contribution, intitulée "Où trouver les ressources financières pour renflouer les caisses de l’Etat". Il énumère trois séquences historiques:

1-"leur paupérisation durant les années 80, a catalysé un processus de rejet du système (...) Cette situation a nécessité l’engagement de l’institution militaire, durant cette période."

2-"Les classes moyennes, en se reconstituant, depuis le début les années 2000, ont assuré la stabilité du processus de sédimentation sociologique de notre pays, fondamental pour l’unité et la stabilité de notre pays."

3-  "En les ciblant par les mesures inscrites dans la loi de finances 2017 et les autres implicites, le pouvoir engage notre pays dans le même engrenage que celui des années 1980. Dès que la masse critique de mécontentement sera atteinte, n’importe quel incident mineur provoquera une explosion sociale plus intense que celle que nous avons déjà subie durant les années 180-90, et l’institution militaire devra donc intervenir une seconde fois ! Nous revoilà à la case départ".

Pour éviter à l'ANP un nouveau coup de force, l'expert sécuritaire, qui ne veut " pas seulement critiquer ou pleurnicher", propose d'appliquer les propositions de Sidi Saïd : " aller chercher l’argent là où il s’est logé, c’est-à-dire dans l’informel, dans la corruption, dans la spéculation, par le recouvrement de l’impôt, dans les rentes de situation… Ce sont des milliards de US$ et de dinars qui devront retourner dans les caisses du Trésor public et servir à couvrir les besoins sociaux d’aujourd’hui et de demain".

Pour réaliser ce programme, ce n'est pas trop compliqué : "Les dispositifs légaux et judiciaires existent, il suffit de les mettre en œuvre". Quoi de plus simple. Pour cela, "un programme chiffré et daté devra être adopté par les pouvoirs exécutif et législatif, avec une équipe cohérente et soudée autour de ces objectifs et qui devra jouir des pleins pouvoirs pour les réaliser". CQFD.

Source : El Watan

POST SCRIPTUM

Publié à l'occasion d'un échange dans Facebook

"J'ai présenté la "substance" de la contribution de M. Goumiri non pour l'approuver mais bien au contraire pour mettre en relief son étroitesse : c'est à dire le refus de mesurer l'ampleur des changements à opérer pour asseoir le redressement sur des bases durables. Le politologue cible des obstacles à la marge du système (les spéculateurs etc,), et affirme que les moyens existent déjà pour les surmonter, et qu'il suffit de mettre en place une nouvelle équipe plus "volontaire". Une démarche quasi-militaire. Il en va ainsi des démarches d'experts qui sortent des "plans", comme si les décideurs auxquels ils s'adressent étaient prêts et avaient en main tous les atouts. Ils oublient de dire l'essentiel : la base d'une démarche de redressement n'est pas encore en place, c'est à dire que les forces vives dans le peuple n'ont pas encore réalisé un accord minimum sur "les règles du jeu". C'est aussi encore la démarche mutilée politiquement de Mme. Hanoune: elle adresse aux grands chefs ses admonestations, mais sans faire bouger d'un seul pouce le rapport de force, car pour cela, il faut "mettre en mouvement" les travailleurs. Cela demande d'éclairer dans le militantisme à la base leur volonté latente d'agir pour le changement."

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