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Publié par Saoudi Abdelaziz

Belgique. Un groupe de futurs expulsés, à l’Office des Etrangers. Photo DR

Belgique. Un groupe de futurs expulsés, à l’Office des Etrangers. Photo DR

le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies dispose : "Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien"

Avec l'affaire des Sub-africains, l'Algérie rejoint, spectaculairement, le club des pays qui expulsent les étrangers en situation irrégulière, jusqu'ici réservé à l'Europe. "L'expulsion" des harraga algériens qui ont réussi à rejoindre l'Europe prend le doux nom de "rapatriement" dans la bouche du Premier ministre algérien. Cela se fera en veillant à "la dignité des personnes". assure-t-il. Mais, y a-t-il vraiment de la dignité à revenir au pays encadré par des flics? "Il y a un travail qui se fait entre les services des polices des deux pays, chargés de travailler en bonne intelligence", précise M. Sellal.
Cette procédure en bonne intelligence a été engagée avec l'Allemagne en février 2016. On avait alors judicieusement  mis à profit l'ambiance créée par l'opération médiatique spéciale de Cologne contre les "violeurs maghrébins" (lire aussi :
La police algérienne au service de l'Etat allemand ).

Drôle de souveraineté : le gouvernement algérien est chargé par des Etats étrangers d'assurer, manu-militari, le retour au bled des jeunes que les gardes côtes n'avaient pas réussi à bloquer. La boucle est bouclée. En 2008, l'APN votait une loi criminalisant la harga et rendant passible de prison l'émigration irrégulière. Le Maroc, précocement inféodé à l'Union européenne, avait adopté dès 2003 la loi réprimant sévèrement l'émigration irrégulière. La Tunisie suivra dans cette chasse aux harraga. L'année suivante ce sera la Libye de Kadhafi, puis quatre ans plus tard la "fière Algérie"

Philippe Bernard notait en septembre 2008 dans le journal Le Monde : "Cette politique est considérée par les pays de départ comme une monnaie d'échange pour obtenir des aides ou faire pression sur des négociations commerciales. Ainsi, l'accord sur le règlement du contentieux colonial italo-libyen récemment paraphé par MM. Kadhafi et Berlusconi prévoit-il notamment, en échange de la construction d'une autoroute, une participation libyenne aux patrouilles de surveillance en Méditerranée"... Cette bonne intelligence n'a pas beaucoup profité au défunt.

Qu'est-ce que le gouvernement algérien a obtenu en échange de sa coopération policière contre nos jeunes compatriotes?

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