GRECE. Pour couper le noeud gordien qui tiendra l'épée?
A l'occasion de la récente visite d'Alexis Tsipras en Crète, les habitants ont hissé le drapeau national, mais... à l’envers, en signe de deuil, de malheur et de calamité qui s’abattent sur leur pays.
"Le problème avec la Grèce, c’est que tout le monde ment, écrit Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances de la Grèce, professeur d’économie à l’Université d’Athènes.
La Commission européenne et la Banque centrale européenne mentent quand elles affirment que le « programme » grec peut fonctionner, aussi longtemps que le gouvernement fera ce qu’on lui dit de faire. L’Allemagne ment lorsqu’elle insiste pour que la Grèce puisse relancer son économie sans un allégement substantiel de la dette par davantage d’austérité et de réformes structurelles. L’actuel gouvernement Syriza ment lorsqu’il insiste sur le fait qu’il n’a jamais consenti à d’impossibles objectifs financiers. Et enfin et surtout, le FMI ment lorsque ses dirigeants prétendent qu’ils ne sont pas responsables de l’imposition de ces objectifs à la Grèce.
Quand tant de mensonges s’agrègent (avec autant de capital politique investi dans leur perpétuation), il faut un coup sec pour démêler toutes ces questions, similaire à celui d’Alexandre le Grand tranchant le nœud gordien. Mais qui tiendra l’épée ? La crise perpétuelle de la Grèce, Le Quotidien d'Oran
"Protéger les riches du monde"
Dans un rapport du très officiel Institut d’Études de Sécurité de l’Union Européenne, daté de 2010 et intitulé « Quelle Défense Européenne en 2020 ? » (3), on trouve écrit noir sur blanc, sous la plume d’un certain Tomas Ries, parmi les missions de l’U.E. :
« Opérations d’endiguement : protéger les riches du monde contre les tensions et les problèmes des pauvres. Puisque la proportion de la population mondiale vivant dans la misère et la frustration continuera d’être très élevée, et les tensions entre ce monde et le monde des riches continueront de s’accentuer, avec les conséquences que cela suppose. » (p. 78) !
La conclusion n’est pas difficile à tirer et est plutôt évidente : quand les plus hauts dirigeants de l’U.E., son Président de la Commission et son ministre des affaires étrangères et de la défense font preuve d’un tel cynisme avouant publiquement et sans mâcher leurs mots que l’UE s’en fout éperdument de la démocratie parce qu’elle se soucie en toute priorité de protéger les riches de la colère des pauvres, alors personne ne pourra dire que nous n’avons pas été prévenus. Quand ceux d’en haut déclarent la guerre sociale à ceux d’en bas, la démocratie devient inexorablement un luxe réservé à l’oligarchie … mais aussi un cri de guerre des opprimés. Grèce : La démocratie introuvable ! Par Yorgos Mitralias fondateur et animateur du Comité grec contre la dette. Source : Blog de Paul Jorion