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Publié par Saoudi Abdelaziz

Des syndicalistes UGTA de l'éducation nationale ayant participé aux actions de grève sur les retraites et le Code du travail sont sanctionnés par Sidi Saïd. De leur côté des syndicalistes autonomes veulent aller jusqu'au bout pour "sauver l'Algérie".

La mesure de Sidi Saïd est refusée par La commission executive de wilaya de l'UGTA de Tizi-Ouzou qui demandent dans une déclaration publique "le rétablissement des syndicalistes sanctionnés».  La commission explique que leurs actions contre les projets gouvernementaux  sont légitimes car elles "sont l’émanation des avis des travailleurs et des syndicalistes de la wilaya de Tizi Ouzou, maintes fois exprimés lors des conférences et de divers regroupements.»

L'affaire de Tizi Ouzou exprime deux conceptions qui s'opposent dans l'UGTA. Pour Sidi Saïd, les syndicats du secteur public ne peuvent conduire de grève sans autorisation hiérarchique. Ce mandat a été donné à Sidi-Saïd par le pouvoir, après l'assassinat de Abdelhak Benhamouda en janvier 1997. Il s'en acquitte depuis  bientôt 20 ans et chaque année, à la Fête du travail, il renouvelle fièrement son serment d'allégeance au chef de l'Etat.

L'autre conception préconisée par les secteurs authentiquement syndicalistes de l'UGTA c'est que la défense des intérêts des salariés est d'abord l'affaire des syndiqués en consultation avec avec leurs collègues. Le rôle de la centrale syndicale n'est pas une copie du rôle de l'Etat-major de l'ANP. La centrale doit être un instrument de la solidarité entre les salariés et de leurs capacités de négociation, face aux pouvoirs politiques et économiques.

Unijambisme syndicale

Sidi Saïd est un homme du passé. Dans les temps actuels de plus en plus difficiles, c'est le rapport de forces créé par le mouvement de masse, combiné aux capacités de négociations qui permet les meilleurs résultats possibles pour les revendications syndicales. Cette évidence n'est pas comprise par l'actuelle centrale UGTA dirigée par Sidi Saïd qui s'oppose systématiquement aux grèves.

«Nous devons sauver l’Algérie et les travailleurs, c’est notre mission en tant que syndicats autonomes et nous allons la mener quel que soit le prix à payer» plastronnent des syndicalistes autonomes cités par le Soir d'Algérie. Face à la défense de la paix sociale chère à Sidi Saïd, on retrouve l'excès inverse parmi des syndicats autonomes. Pourtant le tout ou rien, l'insuffisance des capacités de proposition alièneront inévitablement aux syndicat autonomes le soutien de la masse des salariés et celui de l'opinion publique. 

Ces deux démarches unijambistes conduisent à la sur-politisation de l'action syndicale acculée au choix de soutenir ou d'abattre le régime en place. Ce qui n'est pas dans sa nature, sauf dans des circonstances historiques rarissimes, comme celui, courageux, des syndicalistes tunisiens en janvier 2011. Le jusqu'au boutisme syndicale enchante les états-majors néolibéraux qui incitent les médias qu'ils contrôlent à pousser à la roue. Les syndicats autonomes sont mis en vedette, en espérant que leur usure puis leur échec, affaiblissent le mouvement social d'ensemble contre l'austérité néolibérale. D'une pierre deux coup.

 

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