La ligne de démarcation selon Maghreb Emergent
le site économique Maghreb Emergent qui donne ce matin la clé "consensuelle" pour faire face à la baisse des ressources financières pour le budget de l'Etat.
Faire contribuer fiscalement les grandes fortunes? Réduire les surprofits parasitaires? Réduire les dépenses inutiles de l'Etat? Non la priorité est ailleurs. Le site explique: "La question de la réforme des subventions a pris une telle ampleur qu’elle constitue désormais la ligne de démarcation entre les partisans des réformes structurelles tant souhaitées et ceux qui militent en faveurs du statu quo. De plus, les enjeux qu’elle recèle sont tels que le clivage pouvoir/opposition n’opère plus puisque, dans les des camps, elle enregistre des soutiens".
Ces "partisans" si divers de la fin des subventions sont aussi bien : "des experts, des patrons que par des responsables politiques, y compris par certains nababs qui ont officié dans les labos du système à l’image de Temmar, de Benachenhou et Benkhalfa". Une belle brochette, représentative du peuple algérien dans son ensemble...
Maghreb Emergent ne va quand même pas jusque là. Il évoque le rôle dissuasif de la "population", qui bien que grande absente des médias n'en inspire pas moins de la crainte : "Le chef de l’Etat sait que l’année 2017, qui est déjà promise par la crise s’amplifie à des turbulences sociales sera difficile. Il sait aussi que les comptes que la population ne lui a jamais demandés jusque-là lui seront étalés en vrac en 2017 si la ceinture se serrait sur elle. C’est pourquoi il a opté pour le maintien de la stabilité sociale au détriment de la rationalité économique, quitte à mécontenter certains de ces amis, notamment les gars du FCE".
Quelle "rationalité économique"?
Evoquant le nouvel épisode Panama.dz où selon l’article publié par le Monde, l'importateur Bererhi se sucrait chaque mois de plus de 1,2 millions de dollars, en achetant du lait subventionné par sa société Panama, et en se revendant à lui-même en Algérie, Saad Ziane écrit dans Libre-Algérie : "Des connaisseurs disent, en aparté, que c’est une pratique tellement généralisée qu’il en devient presque «injuste » qu’un tel soit cité alors que la plupart restent dans l’ombre".
Il élargit le propos : "Curieusement, cette affaire a été saisie très rapidement pour attaquer les subventions, le dada des libéraux. Pourtant, on le sait tous, si le principe de l’aide ciblée aux démunis – que même le FMI défend – est théoriquement discutable, il ne faut pas occulter que cela nécessite une administration efficiente et éthique qui fait défaut. On se sucre, comme toujours, à l’import et au lieu de poser la question de l’Etat, de sa refondation, on attaque les subventions. Encore une fois, il est nécessaire de rappeler que les questions économiques (subventions ou pas) ne sont pas séparables du politique. Quand le niveau des pratiques de corruption est élevé, il faut cesser de chercher un dysfonctionnement et poser la question de la structure, du système".