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Gulen Movement (Hizmet)
Le 19 juillet, lors d’une rencontre publique non officielle Ibrahim Khalil Sakli, le chargé d’affaire de l’ambassade de Turquie au Maroc déclarait : « Le mouvement de Gülen, qui a perpétré le coup d’État avorté en Turquie, dispose d’institutions au Maroc. Nous avons pris contact avec le ministère des Affaires étrangères suite à la tentative de renversement du pouvoir et nous leur avons donné des informations à leur sujet Nous espérons que les autorités marocaines prendront les dispositions adéquates à ce sujet."
Le 21 juillet, le ministre porte-parole du gouvernement marocain Mustapha Khalfi s’est dit « profondément préoccupé par la tournure des événements » qui ont suivi les coup d’État avorté, exhortant les autorités turques au « respect de l’ordre constitutionnel et la légalité institutionnelle ( …) Le gouvernement marocain suit avec une grande préoccupation l’évolution de la situation en Turquie ». Concernant l’arrestation de milliers de militaires, magistrats et fonctionnaires de l’Éducation nationale turque, le gouvernement a « exprimé sa profonde préoccupation suite à l’évolution des événements, surtout ceux en rapport avec la vague d’arrestation des enseignants et des magistrats ».
Le 22 juillet, le magazine Tel Quel titrait: « Enquête: Où opèrent les proches du mouvement turc Gülen au Maroc ? »
EXTRAITS
« Parmi les institutions les plus notables qui entretiennent des affinités au mouvement, il y a le groupe scolaire « Mohammed Al Fatih », implanté dans le royaume depuis 1994. Le groupe dispose aujourd’hui de trois écoles à Casablanca, une à Tanger, Tétouan, Fès et El Jadida. Contacté par Telquel.ma, Ibrahim Aktas, directeur du groupe scolaire, reste toutefois évasif.« Nous œuvrons dans le domaine éducatif et non politique. Je tiens à préciser que notre groupe n’appartient pas au mouvement Gülen mais il peut y avoir une sympathie ». Il précise toutefois que son groupe a « confiance en le sérieux des autorités marocaines » pour bien gérer cette affaire.
Au niveau économique, Hizmet n’est pas en reste au Maroc. La Confédération des hommes d’affaires et industriels turcs (Tukson), l’une des plus grandes organisations patronales en Turquie qui orbite autour du mouvement de Gülen, selon Aljazeera.net, a multiplié les ponts de commerce avec le royaume dans les années 2000. L’organisme, qui compte 15.000 hommes d’affaires et qui a été créée en 2005 a conclu des contrats d’une valeur de 30 millions de dollars avec des entreprises marocaines de textile en 2013 rapporte L’Économiste. Pendant ce temps, en Turquie, le syndicat patronal se dit victime d’intimidation de la part de l’administration d’Erdoğan. Un bras de fer qui cristallise la rupture entre les autorités en place et le mouvement Gülen. « Tukson avait d’ailleurs l’ambition de créer une antenne au Maroc, mais ça n’a pas abouti »assure Bouanou.
Ouléma marocains dans le cercle güleniste
Le magazine Hira, une extension médiatique du puissant réseau gülenniste, est diffusé au Maroc. Édité en turc et en arabe, Hira est un magazine bimensuel scientifique travaillant sous le prisme« de la foi coranique ». « C’est un magazine d’idées spécialisée assez peu lu au Maroc mais qui connaît la collaboration de plusieurs intellectuels et ouléma marocains et d’ailleurs » nous explique Driss Bouanou. On compte parmi les notables collaborateurs Farid Ansari, membre du conseil supérieur des ouléma (décédé en 2009 à Istanbul). Il a d’ailleurs écrit « Le retour des cavaliers », une biographie de Fethullah Gülen. Selon le magazine islamiste Al Bayan, basé à Londres, des membres de la Rabita Muhammadia comme Chahid El Bouchikhi ou Mohamed Rouki ont, à leur tour, collaboré avec le magazine. Hira compte à son actif 3 000 abonnements (2014) au Maroc précise la même source. Toujours dans le volet culturel, le centre privé turc des langues et de culture (Nilüfer) qui propose des cours de turc mais aussi l’orientation des étudiants marocains désireux d’effectuer leur études en Turquie, appartient à des proches de Gülen. »
Source : Telquel.mag