1er MAI. Bouteflika a-t-il donné son feu vert à la précarisation du salarié algérien?
Alors qu'à Paris, le nouveau Code du travail n'arrive pas à passer, et à imposer la précarité salariale, à Alger le ministre du travail El Ghazi relance la révision du Code du Travail pour dit-il répondre aux "exigence du nouvel ordre économique mondial".
Le Président Bouteflika donne-t-il sa caution à l'offensive algérienne du "Nouvel ordre"? Hier dans son message du 1er mai, il a certes mentionné ça et là des assurances sur " l'engagement de l'Etat à préserver ses choix sociaux", mais son propos essentiel est ailleurs : "Vous n'êtes pas sans savoir que notre pays vient d'entrer dans une ère où le maître mot est la productivité de l'entreprise et la compétitivité économique". Ce qui implique selon lui " la compétitivité des entreprises, le rendement des travailleurs et le climat propice à l'investissement".
Coordination ? Dans le même temps à Oran, le ministre du travail Mohamed El Ghazi relance la révision du code du travail affirmant que son projet est «moderne et répond aux exigences du nouvel ordre économique mondial». Il reprend la revendication de Ali Haddad, le président du FCE, la principale organisation patronale, qui affirmait en janvier 2015 "l’exigence croissante de flexibilité du travail pour favoriser la création d’emplois". Le journal Le Temps d'Algérie appartenant à Ali Haddad titre ce matin " De larges concessions pour les patrons".
Bouteflika va-t-il désespérer Rouiba?
Le Quotidien d'Oran titre : "Malgré les critiques l'entourant: Ghazi fait la promo du nouveau code du travail". Moncef Ouafi conclut :
"Cependant, les observateurs pensent que le nouveau code du travail consacre plutôt une régression comparé à celui encore en vigueur. Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba, dans un communiqué diffusé au lendemain de la sortie du nouveau projet, avaient qualifié le document de «guide de l'employeur» en raison, expliquent-ils, «des atteintes graves qu'il porte aux droits fondamentaux des travailleurs et au droit syndical». En plus des restrictions sur le droit de grève, sur la précarité de l'emploi, sur la compression d'effectifs, ces mêmes syndicalistes s'insurgeaient contre «les pouvoirs exagérés et presque sans limites donnés à l'employeur, notamment dans le domaine de la discipline, le recrutement où le CDD est érigé comme une règle au nom de la flexibilité».