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Publié par Saoudi Abdelaziz

Par Daniel Mermet, 19 avril 2016

Même s’il perd, Bernie Sanders a déjà gagné. On fait ce constat un peu partout. En effet pour le contrer, Hillary Clinton a dû mettre sérieusement la barre à gauche. Des exemples ? En matière de libre-échange, elle qui soutenait le partenariat transpacifique (TPP) a fait machine arrière. Concernant le salaire minimum (actuellement à 7,25$) qu’elle demandait à 12$, elle a du se rallier à l’exigence de Sanders , soit 15$ (Fight for 15).

Et ainsi dans beaucoup de domaines, elle a retourné sa veste. Elle s’oppose à l’oléoduc Keystone qu’elle soutenait jusque là. De même la voilà contre le fracking – la fracturation hydraulique – liée à l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste. De même pour l’universalité des soins de santé et la gratuité dans les universités publiques.

Depuis des années, sans succès, des voix dénoncent la domination de la finance sur l’économie réelle et réclament l’égalité. Cette fois, l’opinion est au rendez-vous. On sait comment le financement des campagnes par le big business continue de corrompre les élections américaines. La dernière campagne d’Obama s’élevait à un petit milliard de dollars. Opposés à un monde conduit par Wall Street et les multinationales, sept millions d’Américains ont fait un don de 27$ en moyenne pour financer la campagne de Sanders, dont c’est le seul financement, alors que le scandale des Panama Papers révèle les noms de détenteurs de sociétés offshore, parmi lesquels les plus importants généreux donateurs de Madame Clinton.

Qui avait prévu le succès d’un tel candidat ? Entre la tonitruante vulgarité du candidat républicain et l’opportunisme des Clinton, les Américains préfèrent l’air naïf et sincère du vieux sénateur du Vermont, étonné sans doute lui-même de son propre succès. Un socialiste, mais quel genre de socialiste ? « Un genre de Martine Aubry », nous dit John R. MacArthur, patron du Harper’s Magazine. Pour Noam Chomsky, c’est simplement le retour du New Deal, c’est bien mais ce n’est pas plus révolutionnaire que ça. Plus radical, l’influent journaliste Chris Hedges est peu sensible à l’engouement général pour Sanders, pour lui, « aucune révolution ne se construira au sein du parti démocrate (…). La classe des milliardaires et les oligarques corporatistes ne peuvent être domptés. Ils doivent être renversés. Ils seront renversés dans les rues, pas dans une salle de congrès. Les salles de congrès, c’est là où la gauche va mourir. »

Voila du grain à moudre pour nos NUITS DEBOUTS !
http://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2015-16/bernie-president

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R
Bien d'accord avec Chomsky et Hedges. Aux USA comme ailleurs les promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient. Clinton oubliera vite snn "gauchissement", comme Hollande en France. Une fois le chèque en blanc signé, Clinton satisfera les desiderata des grands financiers qui nourrissent ses caisses. Solidarité de classe oblige ! Comme disait ma grand'mère, "si les élections servaient à quelque choses il y a longtemps qu'elle seraient interdites.'
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