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Publié par Saoudi Abdelaziz

Groupe de Marsouins communs. DR

Groupe de Marsouins communs. DR

La chronique du condjador

Jijel, 26 avril 2016

"la saison vient de commence’’.  Ces mots  veulent  dire chez les marins-pêcheurs de Jijel  : la misère est passé, les mois d’abondance sont devant. Mots d’espoir qui  se répètent chaque année. La belle sardine sardatchbounjoum est là en grandes quantités. La rentrée d’un bateau ce  matin au port de pêche de Boudis à Jijel avec  80 caisses de poisson a fait office de lanceur d’alerte aux autres raïs : allez ! sortez en mer ne perdez pas de temps.

Dans la zone de pèche de ‘’’tel  massiad ‘’’, ce n'est plus comme les mois passés  où il fallait toute une nuit pour ne prendre rien ou avec un peu de chance une ou deux caisses.  De quoi faire gagner aux marins pécheur une  tchipa.

Tchipa obligatoire

Tchipa, ce mots désigne une petite part de la pèche donnée aux marins sans  soustraire au prix de sa vente la part de l’armateur. La tchipa est mise en pratique dans le milieu marin de Jijel depuis seulement ces sept dernières année quand elle a débarqué à Boudis, venant de Ouest , par Ziama. Cela fait partie de ces règles qui s'imposent dans le milieu marin sans leaders charismatiques, sans syndicalistes, une démocratie participative.

 L' armateur tolère cette pratique qui permet aux pécheurs de lui arracher 4 caisses  de poisson sans en soustraire les 45 pour cent de l’armateur. La somme de la vente des quatre caisses est  payée par les mareyeurs directement  en mains propres  au raïs, sur le quai. Le raïs partage ensuite entre les marins, en part égales sans tenir compte des différences de tâche. Le moussaillon est l'égal du raïs . 

Cette nouvelle méthode, ou j'aimerais dire ce pouvoir aux mains des marins est le résultat de la rareté des marins,  et le mots tchipa le désigne bien : on corrompe le marin  pour qu'il aille pas embarqué ailleurs à de meilleures conditions.

Condjadors sous la pression des marsouins

Le manque de poisson les mois passés au large de Jijel a poussé el Faroun, le marsouin à rester près de la côte. D'autres théories  disent qu' el faroun a suivi les bans de sardine venue du large pour  déposer les œuf sur la cote. D'autres affirment que cette espèce a changé même de comportement :  la rareté du poisson ne lui permet pas de se nourrir, alors comme solution ce mammifère marin  attend pour attaquer que les rais jettent les filets en mer et ramassent le peu de sardine qui se trouve. Il est devenue fainéant ou peut être plus intelligent. A plusieurs, il leur suffit de  quelques minutes pour détruire tous les filets et  les réformer a 100/100.

Les condjadors ne peuvent plus réparer ces filets pour la nuit suivante. Le drame en plus c'est il y a pénurie de condjadors.  Ce métier qui permet d'avoir constamment des filets en bon état est délaissé par cette génération.  Les stages de formation de condjadors que la chambre de la pèche a organisé ne sert qu'a gonfler les chiffres et remplir les cases des statistiques. Sur le terrain, ils ne reflètent rien : après un stage de quelque heures par jour pendant deux mois, des diplômes ont été donnés à des jeunes garçons et filles qui n'ont jamais  fait un nœud dans un filet de pèche, après un stage de quelque heures pendant deux mois . Il faut toute une année avec au moins 4 heures de cours par jour former  un apprenti condjador, lui enseigner les bases du métier. Après  24 ans de pratique, je découvre encore de nouvelles techniques . 

L'opportunisme du marsoin et de celui de l'armateur

Pour revenir au faroun, c'est seulement la cote de Jijel qui en souffre. Cet hiver des bateaux de pèche ont arrêté de sortir en mer, à cause du marsouin, car les perte sont 100 plus grandes que le bénéfice. Le poisson est là mais tous les rais ne peuvent le pêcher. Les casses et les dommages infligés aux filets de pêche les vident de toutes les sardines pêchées.

L'Etat qui protège el faroun avec des décrets  doit accorder des réparations pour ces massacres  le nombre des marsoins a trop augmenté,  cette espèce se trouve au sommet de l'échelle de la chaine alimentaire, il n'a pas de prédateur. Comme l'armateur qui n'a pas de contrôleur,  il bouffe tout le travail des marins  et les efforts de  la pêche de tous ces forçats de la mer. Le travail sous la pression de l'armateur  massacre la santé du condjador en particulier,  pour ne pas dépenser dans les filets de rechange. Cet  argent, l'armateur préfère le manger,  il se nourrit de oppression  faite aux gens de mer, comme  el faroun  préfère  attendre le filet en mer pour le détruire et manger des sardines  que les marins ont fait beaucoup d'efforts pour les capturer.

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S
Cette "tchipa" dont parle Condjador, était, dans ma petite enfance à Béni-Saf, le seul salaire du marin-pêcheur, on la nommait "parté", une partie y était prélevée pour nourrir la maisonnée et le reste vendu.
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C
a jijel dans ces temps la tchipa et un plus pour le marin pécheur