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Publié par Saoudi Abdelaziz

Photo DR

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Le chef de l'Etat va-t-il enfin avant de partir d'El Mouradia, se résoudre (pour l'Histoire)- à parler un langage clair à propos du Code de la famille? 

Bouteflika a déclaré hier : "Ces réserves doivent reconsidérées" . Il se réfère aux réserves du pouvoir lors de la ratification de la convention internationale contre les discriminations. C'était en 1996, au temps de la fitna, le pouvoir voulait protéger l'armature du Code adopté en 1984 par l'Assemblée nationale du parti unique. Pourquoi le chef de l'Etat ne dit-il pas clairement pour encourager la discussion, son refus de la polygamie, de la répudiation, du tuteur et autres dispositions par lesquel le Patriarcat mondial garde sa niche algérienne. 

 

Le Flop du 2è mandat

Lorsqu'il fut réélu le 8 avril 2004, Bouteflika avait affirmé son refus que la femme “soit soumise à un statut qui porte atteinte à ses droits et la condamne à une condition inférieure à celle de l’homme” . L'Etat algérien  allait-il enfin lever les "réserves" à la Convention internationale, émise il est vraie pendant la fitna et abroger le Code. Les réalités concrètes des liens familieux, et la place de la femme dans la socité ont beaucoup évolué, trente années après le texte de 1984.

Un an plus tard, Bouteflika n'a fait que des changement à la marge. L'ordonnance présidentielle, du 25 février 2005, conserve effet l’architecture générale du Code de la famille et ses piliers : la polygamie, les conditions du mariage et du divorce, le lien paternel de filiation. 

Pour justifier "à l'international" le décalage survenu en une année entre sa promesse égalitaire et la modestie de ses amendements, le pouvoir avait  dû sans doute invoquer "la levée de bouclier" médiatique animée par les islamistes... de sa propre majorité. Par exemple : “En supprimant le tuteur, on déshonore la femme et on l’expose à tous les périls" proclamait notamment Soltani, le chef du MSP. (lire l'analyse de Feriel Lalami)

L'hégémonie du patriarcat

Le  8 mars 2015, le chef de l'Etat avait déclaré solennellement : La femme était "en droit d’être soutenue et protégée par la loi en matière d’accès à l’emploi et de possession de biens et de richesses, sous le régime de la séparation en étant libre d’en disposer elle-même et à sa convenance ». Jusqu'à quand va-t-on encore disserter sur la nécessité de "préparer les esprits" pour éviter d'aborder de front l'abrogation d'un Code imprégné de bout en bout par cette philosophe de la dépendance que conteste Bouteflika. Pourquoi continuer de protéger la brutalité du patriarcat, cette idéologie très intéressée qui essaie de protéger son hégémonie en invoquant, comme en Arabie saoudite, tout ce qu'elle peut trouver dans les textes pour la justifier. Le pouvoir l'aidera-t-il à aménager sa niche algérienne, sans la chambouler? 

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