La tristesse des Xils, la terre tremble, le professeur extrapole, l'amour de Jijel
Les binationaux qui souffrent le plus
"Et puis, il y a les autres. Les Xils qui restent accrochés au pays, qui lisent - plus que nous - ce qui s'écrit sur le bled. Qui nous surprennent, nous les "restants", par des questions-colles sur des choses graves et sérieuses écrites sur le pays que nous n'avons pas lues".
Evoquant les «Xils», surnom donné aux "Algériens qui ont quitté le pays par vagues successives dans les années 1990 et 2000", le journaliste Mohamed Saadoune écrit : " C'est parmi eux que se trouvent nombre de têtes "bien faites" qu'un affligeant article 51, désormais gravé dans la Constitution, met à l'index. Pour en revenir aux Xils de départ relativement récent, on sait qu'ils ont deux attitudes, très différentes pour ne pas dire opposées, au sujet du rapport au pays.
Il y a ceux - ils semblent être les plus nombreux - qui ont résolument tourné le dos au pays et à "ses histoires". Comme s'ils portaient une colère ou un jugement définitif sur le pays natal et ses gens. Beaucoup sont partis au cœur de la grande division-haine (fitna?) au sein des élites (et des familles) durant les années 1990. Ceux-là sont devenus «uniquement» Français, Canadiens ou Américains. Ils ont même tendance à rejeter toutes les nouvelles qui viennent du pays. Ceux-là ont probablement haussé les épaules quand ils ont entendu parler de l'article 51. Cela ne les concerne pas et cela conforte leur choix de tourner la page.
Et puis, il y a les autres. Les Xils qui restent accrochés au pays, qui lisent - plus que nous - ce qui s'écrit sur le bled. Qui nous surprennent, nous les "restants", par des questions-colles sur des choses graves et sérieuses écrites sur le pays que nous n'avons pas lues. Ce sont ces Xils qui n'arrêtent pas de se demander ce qu'ils peuvent faire pour le pays, qui se posent encore la question d'un "retour" possible qui sont les plus affectés par cet article. Mais peut-être que les concepteurs de l'article 51 visaient précisément ces Xils à la tête bien faite qui continuent de porter en eux un sentiment de devoir envers la patrie. (Les Xils : un article 51 de la Constitution mal fait contre des têtes bien faites. HuffPost-Algérie)
"Le plus important doit être fait avant le séisme"
"Cest-à-dire respecter absolument les normes de construction parasismique dans le cadre de la politique de prévention ainsi que les autres mesures qui renforcent la résilience d’une société face aux risques
C'est ce qu'écrit M'hamed Rebah, dans la rubrique environnement du quotidien Reporters-dz "En quelques mois, il y a eu une série de séismes, dont les magnitudes étaient plutôt faibles, en dessous de 4 sur l’échelle de Richter 5...) Les secousses telluriques ont tendance à devenir un fait banal quand leur magnitude n’est pas forte. Les responsables du CRAAG ont fait observer que, sur le nord de l’Algérie, il y a près de 60 à 80 ou 90 secousses par mois. Les services de la Protection civile qui sont maintenant bien rodés pour affronter ces situations, ne manquent pas à chaque fois de sensibiliser les citoyens sur le comportement à avoir face à ce genre d’incident et leur premier conseil est d’éviter la précipitation et les tentatives de quitter leurs domiciles de façon expéditive. Le plus important doit être fait avant le séisme, c’est-à-dire respecter absolument les normes de construction parasismique dans le cadre de la politique de prévention ainsi que les autres mesures qui renforcent la résilience d’une société face aux risques et qui découlent d’une série d’actions comme l’éducation, les assurances, l’intervention, la gestion ou le management des risques, l’information. L’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (CAT-NAT), rendue obligatoire par la loi juste après le séisme de Boumerdès du 21 mai 2003, n’est pas totalement entrée dans les habitudes des Algériens. Cela est sans doute dû au fait que l’Etat continue parfois à prendre en charge les dégâts en indemnisant les sinistrés après les catastrophes naturelles. Quant aux normes parasismiques, elles sont, visiblement, scrupuleusement observées, du moins dans les programmes publics de construction de logements".
Reportage et extrapolations d'un professeur
Pour pressentir le vrai taux du chômage en Algérie, il a suffi au Dr Abderrahmane Mebtoul, "Professeur des Universités, expert international" d'observer pendant quelques heures le travail du service des espaces verts d'une commune.
"Le 07 février 2016, j’ai réalisé une enquête sur le terrain, raconte l'expert, loin des bureaux climatisés de nos bureaucrates, dans une commune au sein d’une wilaya supposée être une wilaya prospère du point de vue économique et que dire pour les communes déshéritées. Le nombre de jeunes que j’ai estimés à plus de 100 personnes de 18/30 ans désherbaient des trottoirs sachant que dans 10 jours la situation deviendrait la même. Une dizaine faisaient semblant de travailler et 80 autres les regardaient : quel gaspillage de cette force de travail qui aurait pu être utilisé ailleurs et surtout avoir une formation. Le nombre de communes en Algérie étant de 1541, si on généralisait uniquement pour ce cas, il y a 154.100 emplois improductifs."
Ces chiffres tous ronds établis au pif ne sont-ils pas un peu beaucoup exagérés se demande le blogueur? Mais Comment vérifier? Toujours est-il que c'est à partir de l'hypothèse significative, née de cette visite sur les trottoirs, que l'économiste a procédé à des extrapolations audacieuses. dans son article Chômage en Algérie: Quel est le taux réel ?. Il note: "Si l’on applique 10% et 15% de sureffectifs représentant des emplois temporaires souvent improductifs désherber les trottoirs par exemple émergeant au niveau des APC, au niveau sein des administrations publiques et entreprises publiques représentant en moyenne 40% de l’emploi total, quelle serait le taux réel de chômage pour 10% et 15%?". Pour établir le taux final, le professeur découvre que le taux de chômage féminin est sous-évalué, la majorité des femmes se plaçant hors des listes de demandeurs d'emploi.
Cela tout le monde le savait déjà et a été rappelé il y a deux semaines par Nouredine Bouderba, qui dans son interview au quotidien Liberté évaluait chiffres à l'appui la sous-estimation officielle, fondée comme dans tous les pays sur les critères restrictifs définis par le Bureau international du travail de Genève (BIT) ne prenant en compte que les demandeurs d'emploi recensés en nom les personnes actives en âge de travailler.
POST-SCRIPTUM
"Mon amour de Jijel"
"Ma première visite à Jijel date de 1972, raconte Maamar Farah. C’était à l’occasion d’un reportage sur la pêche. Coup de foudre.
La ville, débonnaire et élégante, semblait entièrement livrée à la mer, comme si elle voulait se détourner d’un arrière-pays particulièrement accidenté et qui lui rappelait les plus mauvais souvenirs.
La guerre et ses ravages. Ses morts et ses sacrifiés aussi, jetés dans le dénuement par la politique répressive et inhumaine des forces coloniales.
Mais comment oublier cette tragédie quand chaque lopin de terre, chaque pierre, chaque arbre vous rappellent que la terre jijelienne a été probablement celle où le sang algérien a le plus coulé durant les sept années de guerre ? Alors, dans cette Algérie sereine des années soixante-dix qui cherchait à oublier les ravages du conflit armé, le recours aux plaisirs de la mer était comme un remède pour reprendre goût à la vie. Et lorsque Abdelmadjid Hadji (que Dieu ait son âme) m’invita à monter dans un hors-bord, j’avais hâte de voir Jijel côté mer (...) La suite sur Le Soir d'Algérie.