L'Algérie doit-elle aider Angela Merkel à exclure nos harraga de son marché du travail?
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On le sait dorénavant : en réalité ce sont les harraga Algériens et Marocains qui sont visés par l'énorme campagne médiatique contre les demandeurs d'asile qui a suivi les incidents de Cologne. De toute évidence, avec l'arrivée d'une nouvelle main d'oeuvre fragile et désarmée venat du Proche-orient , Angela Merkel a opté pour des solutions moins coûteuses pour le marché du travail allemand.
Sous le titre "Cologne, lieu de fantasmes" l'écrivain algérien Kamel Daoud avait repris dans le journal Le Monde une version occidentalisée de sa "Colognisation" paru dans Le Quotidien d'Oran. " Compte tenu de la notoriété de l'écrivain, l'article du Monde a eu un impact considérable en Europe. Il écrivait: "Les coupables sont-ils des immigrés installés depuis longtemps ? Des réfugiés récents ?" Il dit des Occidentaux: "Angélisme oui: L’accueil du réfugié, du demandeur d’asile qui fuit l’organisation Etat islamique ou les guerres récentes pèche en Occident par une surdose de naïveté, on voit, dans le réfugié, son statut, pas sa culture...".
l'angélisme de Kamel Daoud
Et si l'écrivain algérien a été, malgré lui, l'instrument d'une vaste opération médiatique qui ne visait pas des islamistes pro-daech infiltrés parmi les refugiés syriens, mais plutôt nos harraga-demandeurs d'asile? Jeunes Algérien venus des plus grandes villes d'Algérie; en général qualifiés et bien préparés au contexte européen. Leur intégration ne souffre que du manque de titre de séjour pour gagner honnêtement leur vie.
De toute évidence, avec l'arrivée venant du proche orient d'une nouvelle main d'oeuvre fragile, désarmée et moins exigeance, Angela Merkel a opté pour des solutions moins coûteuses pour le marché du travail allemand. En Allemagne, on le sait mieux aujourd'hui, les incidents de Cologne ont été le prétexte pour les mettre, avec les Marocains dans le collimateur. Le gouvernement allemand fait désormais pression sur notre pays pour, selon les terme d'Angela Merkel «faciliter les expulsions d’Algériens déboutés du droit d’asile».
Sous les ordres de l'Empire occidental?
Après avoir fait adopter par l'APN en 2008, les lois scélérates criminalisation la harga, le pouvoir algérien acceptera-t-il la nouvelle ignominie qui lui est demandé? Après le précurseur Kadhafi, le pouvoir algérien se pliait alors aux injonctions occidentales. Parodie de l'histoire de l'Empire romain: après la Libye, l'Algérie acceptait de devenir un des limes protégeant l'Occident de "l'invasion africaine". Le pauvre Kadhafi a eu de l'Empire la récompense que l'on sait...
En septembre 2011, notre blog qui venait de naître, avait mis en ligne un article de Philippe Bernard de 2008 intitulé "En Algérie, les émigrants clandestins seront passibles de prison ". Il notait : "On connaissait l'immigration clandestine, c'est-à-dire l'entrée irrégulière dans un pays étranger. Voici l'émigration illégale, autrement dit l'interdiction de quitter son propre pays sous peine de sanction pénale (...) Les pressions exercées par l'Union européenne sur les pays africains pour contrôler les flux migratoires ont remis au goût du jour la pénalisation des départs. Le Maroc, particulièrement coopératif avec l'UE, a adopté en 2003 une loi réprimant sévèrement l'émigration irrégulière. La Tunisie s'est aussi lancée dans la chasse aux "brûleurs", l'équivalent des "harragas". Le Sénégal se targue d'interpeller les candidats à l'émigration qui tentent de rejoindre les Canaries. Cette politique est considérée par les pays de départ comme une monnaie d'échange pour obtenir des aides ou faire pression sur des négociations commerciales. Ainsi, l'accord sur le règlement du contentieux colonial italo-libyen récemment paraphé par MM. Kadhafi et Berlusconi prévoit-il notamment, en échange de la construction d'une autoroute, une participation libyenne aux patrouilles de surveillance en Méditerranée."