Fonds souverain. L'Algérie a-t-elle bien fait d'être prudente?
La nouvelle crise financière en cours d'exacerbation aura-t-elle la même ampleur que celle de 2008? La possession d'un fonds souverain nous aurait-elle mieux préparé à cette crises?
Depuis quelques années, des experts nationaux et des traders algériens de Fonds d'investissents occidentaux mènent campagne pour la création d'un "Fonds souverain" drainant nos devises pour les utiliser dans le système boursier, notamment dans les opérations de rachats acquisitions d'entreprises en difficulté. Du rebrabisme à grande échelle en somme. "C’est la solution pour l’Algérie" continue d'affirmer le trader Kamal Benkoussa un des pionnier d'un Fonds souverain algérien et néanmoins ancien candidat à la présidence. Il affirme : "Il est indéniable que nous avons perdu beaucoup de temps, mais il n’est jamais trop tard. Un fonds souverain n’est pas juste opportun, il est nécessaire surtout dans un contexte de baisse des ressources". La création d'un Fonds souverain aurait-elle permis à l'Algérie de mieux amortir le choc de sa propre baisse des rentrées de devises?
Les fonds souverains urgentistes de la crise
Un fonds souverain algérien aurait en tout cas bien utile en 2008 pour aider les places financières en pleine turbulence. Dans une première étape, de la fin 2007 au début 2008, les Fonds souverains, drivés par les puissants groupes Goldman Sachs et Carlyle qui les ont portés sur les fonds baptismaux, ont été poussés à apporter 60 milliards de dollars aux grands établissements financiers en difficulté Citigroup, Merrill Lynch ou UBS contre une entrée symbolique "prestigieuse" dans leur capital.
A partir du second semestre 2008, les fonds souverains ont été orientés vers le soutien aux systèmes bancaires et financiers nationaux en difficulté, qui avaient alors reçu les trois quarts de leurs investissements. Mais,envers de la médaille, comme la situation de ces systèmes a continué à se dégrader fortement, la valeur des investissements des fonds souverains a chuté, leur infligeant de lourdes pertes. Par exemple, le fonds souverain singapourien GIC, qui avait recapitalisé la banque suisse UBS, a vraisemblablement perdu 5 milliards de dollars dans la "bataille".
Chat échaudé craint l'eau froide?
"Crise financière, la faute aux fonds arabes ?" titre Akram Belkaïd, qui écrit dans le Huffpost-Algérie à propos de la montée en puissance de la nouvelle crise financière: "On le sait, nombre d'experts s'interrogent quant aux raisons qui conduisent des Bourses à perdre plusieurs milliards de dollars de capitalisation en quelques jours, parfois même en une seule séance". Le titre de sa chronique renvoie à la conclusion de l'article : " A Tokyo comme à New York ou à Londres, on craint donc que ces "Sovereign wealth funds" (fonds souverains, ndlr) ne poursuivent leur retrait ce qui amplifierait la baisse." "C'est pourtant affirme le chroniqueur le rôle de ces fonds que d'être capables d'assurer des financements en cas d'urgence". Et, Il ajoute curieusement: "Pour autant, les pressions occidentales vont certainement se multiplier pour que ces monarchies financent leur effort de guerre non pas en vendant leurs avoirs boursiers mais... en s'endettant".