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Publié par Saoudi Abdelaziz

22 décembre 2011 à Ain El Hammam. Meeting de clôture de la campagne des élections legislatives.

22 décembre 2011 à Ain El Hammam. Meeting de clôture de la campagne des élections legislatives.

Extrait  de l’Intervention de Hocine Aït-Ahmed au Colloque de Madrid en avril 1992.

"Ce qui s’est passé en Algérie en deux étapes – juin 91 et janvier 92 – est une espèce de révolution de palais, une énième tentative de restructuration du pouvoir en place par le sommet. Un groupe du système a remplacé un autre groupe. 

En Octobre, comme en Juin, comme en Janvier, l’escalade a été programmée. Chaque fois, pour ne citer que cet exemple, des voitures banalisées ont tiré sur la foule. Si la lutte contre le FIS avait été le seul moteur de l’interruption du processus électoral, pourquoi l’armée n’avait pas imposée sa dissolution dès juin 1991, au moment où le FIS était au plus bas de sa popularité ?

Pourquoi a-t-on laissé des mairies contrôlées par le FIS établir les listes des indigents qui pouvaient recevoir une aide au lieu de confier cette tâche à l’administration ? Le FIS n’en aurait pas tiré le profit électoral que je vous laisse imaginer…

Pourquoi le gouvernement s’est- il empressé de faire voter à un parlement moribond et discrédité des lois aussi importantes que celles sur les hydrocarbures, l’ordre public, le parjure ? Le pouvoir ne croyait-il pas vraiment à la tenue des élections, et donc à l’avènement d’un nouveau parlement ?

Si le FIS était véritablement l’ennemi n° 1, pourquoi le chef du gouvernement a-t-il pris pour cible le FLN – et accessoirement le FFS – pendant toute la campagne électorale ? Ignorait-il que traiter de “ menteur ” et de “ corrompu ” un parti (qui est aussi le sien) et qui se confond depuis trente ans avec le pouvoir aurait fatalement des conséquences désastreuses sur l’électorat ?

Pourquoi un scrutin majoritaire à deux tours qui octroie à 25% des suffrages 60% des sièges ? Pourquoi un découpage électoral qui a enlevé environ 45 sièges dans les régions où le FFS est le mieux implanté ? Ne parlons pas du véritable charcutage électoral visant à nous enlever encore quelques sièges ici et là ? Non, ce n’est décidément pas l’ “ immaturité du peuple algérien ” qui explique le résultat du 26 décembre. L’absence d’alternative démocratique crédible ne l’explique pas davantage. Si c’était le cas, le pouvoir n’aurait pas autant d’énergie à tout faire pour entraver le FFS. Il n’aurait pas eu la même peur devant le FIS que devant la possibilité de voir le FFS devenir une alternative, c’est-à-dire le rassembleur non seulement des démocrates, mais aussi d’une partie de la majorité silencieuse après le succès de la marche organisée entre les deux tours.

Est-il exagéré après cela de dire que ce coup était loin d’avoir une seule cible ?

Aujourd’hui, trois mois après l’interruption du processus électoral, nos prévisions les plus sombres sont, hélas, dépassées. Notre pays est dans une impasse politique qui met en danger sa cohésion et son devenir. Le FIS, c’est banal de le dire, a prospéré et mobilisé les “ lumpens ” en exploitant trois problèmes cruciaux de notre société : La crise économique et sociale; l’illégitimité et la corruption du pouvoir; le “ vide politique ” qui, pendant trente ans, fait des mosquées le seul lieu de parole.

Source: ffs-dz.net

Mis en ligne le 9 janvier 2016

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K
A aucun moment l'intégrité de feu Ait Lhoussine n' a jamais été prise en défaut et il ne vient à l'esprit de personne de douter de sa sincérité, de son abnégation, de son patriotisme, du travail qu'il a accompli pour l'indépendance de son pays.<br /> Il faut cependant admettre que "pour grand qu'il était, Da Lho était pas moins un homme et pouvait se tromper comme tous les autres hommes".
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