Général Nezzar: ce n'est pas moi c'est le Mokh
Bientôt une interview du mokh?
"Ce n'est pas moi qui ai parlé à Aït Ahmed, je lui ai envoyé le général Touati, et pas pour lui proposer la présidence". C'est, en substance, ce que répète en boucle le général Nezzar, chef d'Etat major au moment de l'interruption des élections de 1991-92 visant à empêcher la victoire électorale islamiste? Mais qu'a dit vraiment le général Touati au défunt?
Dans cette affaire comme dans d'autres, L'apparition de Touati est comme celle du chat du Cheshire, toujours furtive et les journaux ne s'y attarde pas. Selon les connaisseurs du fonctionnement du système, le personnage aurait joué un rôle inspirateur encore plus décisif que celui de Toufik, au sommet des décideurs de la décennie noire. Et certainement plus important que celui du turbulent homme de main Nezzar. En 1991 déjà, les officiers du renseignement surnommaient le général Touati El Mokh, le cerveau.
Après Nezzar et Toufik, c'est Betchine, un ancien ancien patron des services qui sort de sa réserve ce matin. Bientôt une interview du mokh?
Le Parti des travailleurs privé de débat
Le PT exclut de ses rangs le député Salim Labatcha, secrétaire général de la fédération UGTA des industries agro-alimentaires. Proche de Sidi Saïd le patron de la centrale UGTA, élu député, comme d'autres dirigeants syndicaux sur les listes PT aux législatives de 2012, Labatcha a contesté publiquement, en décembre, le virage politique pris par Louisa Hanoune au cours de la dernière période. Pour le hierarque syndical, ce virage risque de rompre le pacte pour la "paix sociale patriotique" et le partage du gâteau des mutuelles et autres oeuvres sociales qui va avec. Pacte conclu entre Luisa Hanoune et Sidi-Saïd, et dont Labatcha était l'un des plus fermes supporters à la tête de sa fédération. Au lieu de mettre en débat la ligne syndicale suiviste jusqu'ici par son parti, Louisa Hanoune en fait une affaire anecdotique de comparses relevant du fait divers politique. Elle fait donc exclure Labatcha en l'accusant de participer à " l’action criminelle et mafieuse qui visait le PT, et qui était commanditée par deux membres du comité central du FLN et un membre du gouvernement appartenant au RND, qui en ont fait leur instrument". Bof...
POST-SCRIPTUM
Les djihadistes font partie du système
« Les auteurs de la violence indifférenciée sont nés et ont grandi au cœur même des pays capitalistes développés et s'inspirent d'une idéologie néo-fasciste, même si elle est colorée au nom d'Allah ». C'est ce qu'écrit le chercheur universitaire Ahmed Henni dans une longue contribution parue hier sur le site Maghreb Emergent sous le titre "Terrorisme néo-fasciste islamiste, généalogisme et mondialisation capitaliste".
Sa conclusion : "Aujourd'hui, au moment même où le gouvernement français inaugure une dispute sur la déchéance de nationalité, on apprend, écrit le journal Le Monde, que « l’année 2015 restera dans les annales comme celle où trois groupes du CAC 40 – Lafarge, Alstom et Alcatel-Lucent – seront passés sous contrôle étranger », et de conclure : « Une première dans l’histoire du capitalisme français ». De gré ou de force, la mondialisation consumériste actuelle dissoudra les identitarismes aussi bien nationaux que religieux. C'est elle qui fascine les peuples, progresse et s'universalise. Voyez les transformations de style de vie en Chine ou dans les pays musulmans. Cela n'ira pas sans inégalités et injustices ni soubresauts guerriers et terroristes, ni phases barbares peut-être. Dans cette marche vers l'hégémonie mondiale consumériste, ce capitalisme laissera de nombreuses victimes. La plus oubliée, peut être, sera la modernité". Texte intégral: Maghreb Emergent