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Publié par Saoudi Abdelaziz

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Après la tenue d'un conseil interministériel des disposition sont prises pour relancer la production et assurer le paiement des salaires. La mobilisation du collectif de la SNVI-Rouiba soutenue par l'opinion et une partie de la classe politique a donc réussi à stopper la descente aux enfers. Mais tout reste à faire. Ce matin, le Huff-Post-Algérie, site habituellement sérieux, prend à son compte la fable des 30% de part des subventions sociales dans le PIB.

Enfin la relance de la production

Dans l'immédiat le plan d'urgence adopté en conseil interministériel permettra, grâce à un crédit à moyen terme de 5,1 milliards de dinars, de relancer la production en achetant les pièces qui manquent au grand nombre de véhicules en attente de livraison, et d'assurer le paiement des salaires. Quant à l'endettement de la SNVI générateur de risques de blocage de la part des créanciers, on promet qu'il "il sera examiné, en profondeur, par un comité mixte Finances-Industrie". Le plan d'urgence ajoute préconise la "négociation d'un pacte de stabilité avec le partenaire social".

Madjid T, le correspondant de Liberté rapporte ce matin les propos de syndicalistes de Rouiba : "Ainsi, les syndicalistes de Rouiba ont tenu à remettre au goût du jour leur position exprimée en février 2015 où ils avaient dénoncé “les parties occultes qui aspirent à accaparer des richesses et les commandes du pays”. Les syndicalistes demandent, avant toute nouvelle privatisation, “un bilan objectif” des opérations de privatisation des années 1990 et 2000. M. Messaoudi, secrétaire général de l’union locale de Rouiba, précise que “les entreprises restées en activité continuent de fonctionner avec la moitié du personnel et ne disposent ni de convention d’entreprise, ni de CP, ni, encore moins, de section syndicale, en dépit des engagements signés avec le patronat”.

30%, quand tu nous tiens!

Lu ce matin sur le site HuffPost-Algérie sous la signature de Hassan Haddouche : "Le diagnostic sur ce système de subvention est aujourd’hui généralement partagé. Il absorbe une part croissante des ressources de la collectivité ( près de 30% du PIB)" . Généralement partagé? Dans une interview à El Watan, Nouredine Bouderba, expert de gauche en questions sociales reprend des évidences chiffrées. 

"Il y a une grande différence entre transferts sociaux et subventions économiques aux entrepreneurs. Le montant des transferts sociaux, en 2015, ne représente pas 30% du PIB mais à peine 9,1%. Moins si le Trésor ne prenait pas en charge, par exemple, les allocations familiales à la place des employeurs. Dans le compte rendu de la 13e tripartite (qui s’est tenue les 2 et 3 décembre 2009) on lit que «le gouvernement a rappelé que la 11e session de la tripartite tenue les 3 et 4 mars 2005 a consigné l’adhésion des organisations patronales et de l’UGTA à la nécessité de revenir à la norme universelle, avec la prise en charge des allocations familiales par les employeurs». Mais depuis, tout le monde fait semblant d’oublier ce point et le Trésor continue à prendre en charge, chaque année, plus de 42 milliards de dinars à la place des entreprises, comptabilisés comme transferts sociaux. Sur au moins ce point (mis à part les 14,45 milliards de dollars), je suis d’accord avec les experts qui disent qu’il y a des transferts sociaux pervers. Chaque tripartite, chaque loi de finances était un tremplin pour enrichir davantage les riches et appauvrir les pauvres.

Les transferts sociaux ne représentent 9,1% du PIB. Si, pour les besoins de comparaison, on y ajoute le budget global du système de Sécurité sociale, on arrive à un montant de transfert global qui représente 15% du PIB.

Les anti-transferts sociaux trouvent que le niveau de ces dépenses sociales est trop élevé et nous invitent à nous référer aux pays développés qui, selon eux, n’y consacrent que 3%. Le rapport panorama de la société 2014 de l’OCDE nous dit autre chose puisqu’il y est noté que le taux moyen des transferts sociaux dans les 34 pays de l’OCDE a été de 22%, ceux du Danemark, de la Belgique, de la Finlande et de la France dépassant même les 30%.

Seuls la Turquie, la Corée, le Chili et le Mexique y ont consacré moins de 15% de leur PIB (entre 7,4 et 12,8 %). Il est important de souligner que c’est dans ces derniers pays que les transferts sont justement ciblés et qu’on retrouve le plus grand taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté (supérieur à 15%) ainsi que les plus grandes inégalités, contrairement aux autres pays où les transferts sont universalistes et les inégalités beaucoup plus réduites.

 

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