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Publié par Saoudi Abdelaziz

«Progressivement, d’ici une, deux ou trois années», le gouvernement liquidera le système de subvention en vigueur, pour le remplacer par la généralisation des cartes d'indigents en usage durant l'ère coloniale et baptisées par le ministre des Finances "cartes de ménages défavorisés" . Si le banquier- ministre est sans doute à l'aise dans le cercle clos des joutes sur le droit de préemption, il touche ici à un crédo national autrement plus sensible chez le populo.

El Watan, plus néolibéral que jamais, jubile sur huit colonnes à la une: "Le système des subventions remis en cause". Le dessin fait de l'anticipation en ciblant  sur le pain et le lait.

Dans l'immédiat, le ministre des Finances annonce :  «Les hausses des prix de l’énergie et des carburants introduites dans le cadre de la loi de finances 2016 ont été opérées avec ciblage. J’ai déjà indiqué que la hausse des prix du gasoil induira une compensation aux agriculteurs, j’ai aussi dit que celles des prix de l’électricité et du gaz ne toucheront pas directement les 11 millions d’Algériens constituant le quintile le plus défavorisé

De toute évidence, le ministre, voit plus loin dans le court terme. Il annonce que le gouvernement est «en train de réfléchir à ce sujet pour aboutir, d’ici 2 à 3 ans, au ciblage des subventions». Il a précisé que le gouvernement a commencé «à mettre en place une carte des ménages défavorisés afin de passer d’un système de subventions généralisées à des subventions ciblées».

 Pour El Watan les propos du ministre "confortent l’idée selon laquelle la révision des subventions a déjà commencé, que les hausses des prix de l’énergie prévues dans le cadre du PLF 2016 sont les premières d’une longue série de hausses «graduelles» à attendre au cours des prochaines années." Akli Rezouali commente cette annonce  de "la fin prochaine du système des subventions généralisées": "Le gouvernement serait ainsi en mesure de subventionner non plus les produits, mais bel et bien les individus, comme le voudrait si bien l’orthodoxie économique".

Orthodoxie économique ou devoirs nationaux?

La chute du prix du baril amorcée depuis de nombreux mois se poursuit. Ce phénomène aiguise la confrontation entre deux démarches économiques et sociales. La première consiste à s'intégrer plus avant dans les mécanismes de la mondialisation néolibérale,  imposer l'austérité dirigée contre le pouvoir d'achat des salaires, la santé publique et le logements social, assujétir l'économie aux intérêts des consortiums oligarchiques et d'un système financier international désormais ouvertement hostiles aux nations. C'est ce que les experts d'El Watan et Liberté appellent "l'orthodoxie économique".

La seconde voie consiste à remettre, enfin, à l'ordre du jour les ambitions historiques de développement que dictent nos crédos fondateurs, profondément intériorisés dans le peuple, combinant le développement économique autocentré et la protection sociale en faveur du plus grand nombre. Ces ambitions nationales ont été mises sous le boisseau par les grands prédateurs organisés en associations claniques, qui, influençant les mécanismes du pouvoir, ont détourné -pendant de trop nombreuses années- l'Etat algérien de ses de devoirs nationaux.

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