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Publié par Saoudi Abdelaziz

Ada Colau,après la victoire. Photo Enric Català

Ada Colau,après la victoire. Photo Enric Català

Avant goût des futures élections législatives de la fin de l'année, les élections municipales de dimanche ont relancé la dynamique Podemos dans un pays de l'Europe du Sud, où après la Grèce, les "indignés" de mieux en mieux organisés, secouent sérieusement la dictature financière du "capitalisme de crise". Dimanche la Grèce a reçu du peuple espagnol un soutien fort face à la troïka au pouvoir dans l'Union européenne.

La ville de Barcelone s'est particulièrement distinguée par sa volonté de de changer les règles de la politique espagnole. Cette victoire a été rendue possible grâce à la forte mobilisation des quartiers populaires de la ville.  « C'est une victoire collective », a déclaré Ada Colau qui mène la liste "citoyenne". Elle s'engage : « Je veux devenir maire, pour qu'il n'y ait plus de citoyens de première et de seconde zone »Barcelone va devenir, avec d'autres villes espagnoles, le laboratoire d'une autre manière de faire de la politique.

Il n'a fallu que quatre ans pour que le mouvement des "indignés" qui avait envahi les places espagnoles en mai 2011 se transforme en mouvement politique, drainant des acteurs des mouvements sociaux, des membres de syndicats et de partis politiques de gauche. 

"Il y a un nouvel acteur sur l'échiquier, qui s'appelle le peuple », note félicité Iñigo Errejon, de Podemos, tandis que Pablo Iglesias s'enthousiasme : « Les grandes villes ont démontré qu'elles étaient le moteur du changement. Félicitations, Barcelone, Madrid et toutes les autres ".

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G
Espérons que cette dynamique de libération sera contagieuse et qu'elle ne s'engluera pas, dans l'électoralisme, les accords occultes des chapelles et des bureaucraties politiques, comme c'est très souvent le cas. La leçon doit être tirée par toutes et tous de véritablement faire de la politique autrement, en se débarrassant des sectarisme et des instincts de pouvoir contre-productifs. Pour l'instant on n'y arrive pas car on traine les oripeaux d'une Histoire qui, aussi noble fut-elle, est révolue et doit être réinventée...
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S
Texte intéressant<br /> LA METHODE DE LA CONVERGENCE CITOYENNE<br /> Par Jean-Luc Mélenchon, 26 mai 2015<br /> Les résultats des élections en Espagne sont très intéressants à étudier pour en faire notre miel. Evidemment, leur premier impact c’est qu’ils contrebalancent la tendance de l’Europe du nord et de l’est que la vague brune domine pour l’instant assez nettement. Dans la partie qui se joue sur le continent, ce n’est pas rien. Le choc que la Grèce va provoquer dans les prochains jours alimentera les tourbillons en cours de façon imprévue. Cette vue continentale doit nous servir de repère sans nous abandonner au regard pointilliste et superficiel des « commentateurs ». L’essentiel, pour cet épisode, c’est que nous ne soyons pas défaits partout tout le temps.<br /> La mémoire collective des Espagnols contient l’expérience des puissants mouvements des Indignés (appelés comme ça par les commentateurs français) et davantage encore par les « marées citoyennes » par thèmes tels que : éducation, santé, mines, sans oublier les mouvements locaux contre les confiscations, les expulsions et ainsi de suite… Dans ce cas, « fédérer le peuple », comme j’en ai repris la formule, c’est fédérer des mots d’ordre et des populations mobilisées autour d’eux. Rien à voir avec le traditionnel « rassemblement de la gauche » qui enferme dans les tractations entre états-majors et surtout oblige aux vieilles gesticulations de « mise au pied du mur », « l’union est un combat », qui sont autant de phases devenues des rites confinés et autodestructeurs. La préparation des élections régionales et locales d’Espagne a été un processus d’une toute autre nature. Je donne le lien vers le récit qu’en fournit Manuel Bompart sur son blog. Manu est secrétaire national du PG, militant dans le grand sud-ouest. Il fait partie de la génération la plus engagée dans la méthode des convergences citoyennes qu’il applique en grand dans son secteur. Ce n’est un secret pour personne que l’équipe du PG s’implique de très près dans l’étude et le partage avec les militants espagnols qui constituent la nouvelle nébuleuse alternative. On ne compte plus les allers et retours des uns et des autres et les participations croisées de chacun d’entre nous à des « évènements » montés de chaque côté des Pyrénées. Exactement comme nous le sommes avec les Tunisiens par exemple aussi. De nos jours il est possible d’avoir un haut niveau d’intégration de l’activité politique internationale quand on en a la volonté politique. Nous l’avons, et les cadres du PG circulent beaucoup, à tous les niveaux de l’organisation. Je le mentionne pour signaler l’existence d’une culture commune en cours de construction avec tout ce que cela implique de doutes, d’hésitations et de fulgurances aussi.<br /> Pour autant, le processus électoral de cette fin de semaine si magnifique ne peut être réduit à la seule percée de Podemos. Le dire n’enlève rien à celle-ci car elle est bien réelle et en ce sens digne de tout notre intérêt. Il faut aussi considérer cette percée dans son ampleur. Car nul ne peut oublier que Podemos est, à l’origine, une scission de Izquierda Unida, l’équivalent du Front de Gauche en France. Je résumerai le motif de cette séparation en disant que l’équipe initiale de Podemos rejetait l’hégémonie du PCE (Parti communiste espagnol) sur Izquierda Unida et son approche trop « conventionnelle » dans la situation politique espagnole. Pour ma part, je suis resté lié aux deux groupes sachant que les faits trancheraient entre eux quant à la stratégie et que nous pourrions éventuellement être utiles à des rapprochements ultérieurs. Podemos ne s’est pas trompé sur son intuition. Ses résultats en attestent. Izquierda Unida doit intégralement se refonder pour être utile à la phase suivante. Ou bien elle sera rayée définitivement de la carte.<br /> Mais Podemos est lui aussi tributaire de plus grand que lui : le processus de révolution citoyenne en Espagne. Dès lors, il faut noter que le résultat des listes municipales est très nettement plus large que celui des listes « pure Podemos » aux élections des autonomies. Les listes aux municipales ont été préparées dans une démarche citoyenne ample de longue durée de maturation. Certes, elles tirent leur dynamique et leur maturité de l’onde longue d’expérience portée par les marées citoyennes et les organisations de résistances civiques. Mais le processus concret de mise en œuvre de la démarche citoyenne a été une contribution permettant de transformer l’essai, c’est-à-dire le passage d’un mouvement informel à la phase où une liste ordonnée va le représenter. Cela peut paraître abstrait. Mais c’est une question terriblement brulante dans l’activité pratique (...).<br /> Source : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/05/26/si-podemos/#more-22334