"Baisse vertigineuse du coût du solaire photovoltaïque"
Par El Kadi Ihsan, 10 avril 2015
C’est le 9e rapport annuel du PNUE qui le dit. Après un recul de deux années, les investissements mondiaux dans les énergies vertes ont repris une courbe ascendante. Progression de 17 % en 2014, pour atteindre 270 milliards de dollars.
En une seule année les capacités additionnelles en ENR dans le monde ont atteint le record absolu de 103 GW. C'est-à-dire l’équivalent de toute la capacité des centrales nucléaires actives aux Etats Unis. Mieux encore, les 103 GW de capacité énergétiques provenant du renouvelable représentent la moitié de la totalité des capacités électriques additionnelles générées dans le monde en 2014.
La nouveauté dans cette évolution est le rôle de locomotive que jouent désormais les émergents. Leurs investissements touchant aux énergies renouvelables ont progressé de 36% à 131 milliards de dollars. Certes, l’apport de la Chine pèse en 2014 pour plus d’un quart dans la progression mondiale de l’investissement dans les énergies renouvelables. Mais surtout, en dix ans, entre 2004 et 2014, le gap dans l’investissement dans le renouvelable s’est pratiquement comblé entre pays en développement et pays développés. Il était de 4 à 1 en début de période. Il s’est quasiment nivelé l’année dernière. Par filière, c’est l’accélération de la Chine et du Japon dans le solaire qui a relancé les investissements dans le renouvelable. La conjoncture le démontre.
Le marché de l’énergie renouvelable est peu sensible à celui du pétrole. La baisse des cours de cette énergie fossile n’a pas de conséquence sur les investissements dans le solaire par exemple. Ceux ci dépendent en priorité de la baisse tendancielle des coûts du kilowatt-heure d’origine solaire.
Or sur ce front, la nouvelle la plus forte de la semaine est venue de la bouche de Nourredine Yassa directeur du CDER, le centre de développement des énergies renouvelables. Selon lui la baisse vertigineuse du coût du solaire photovoltaïque le rend déjà concurrentiel du pétrole et du gaz pour produire de l’électricité. Et dans des pays moins ensoleillés que l’Algérie. Il faudra sans doute l’expliquer à M Boutarfa le manager public en charge de développer le solaire en Algérie. Et qui avoue ne voir les ENR que comme appoint dans un bouquet ou doivent figurer le gaz de schiste et le nucléaire.
Source: Maghreb-Emergent