Hier soir à Athènes: "Nous n'avons pas peur de vous."
Panagiotis Grigoriou écrit ce matin d'Athènes: "Certains moments graves peuvent être parfois autant gracieux. Le soleil radieux d’Athènes... salue de la sorte la dernière décision de la BCE, non sans sourire. Puis, soirée très douce sur la place de la Constitution où le peuple a déjà manifesté son soutien au gouvernement grec au soir du 5 février .
Parmi les pancartes de ce jeudi en tout cas, on pouvait par exemple lire: “Schäuble - Merkel, vous donnez des ordres, vous menacez, vous volez et vous tuez. C'est bien connu depuis 1941-1945. Nous n'avons pas peur de vous”.
Guerre...
" Réuni à Francfort au 35e étage de l’Eurotower, qui abrite la Banque centrale européenne (BCE), un petit groupe d’hommes vient de décider d’ouvrir le feu sur le peuple grec. On imagine leurs mines solennelles et satisfaites, comme celles de généraux sortant du bunker qui leur sert de quartier général après y avoir pris des décisions lourdes de conséquences mortifères." (L'Humanité).
Mediapart titre : "La BCE lance un coup d'Etat financier". Martine Orange écrit d'emblée : " A quoi joue la Banque centrale européenne (BCE), si ce n’est au pompier pyromane ?". Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon leader de la gauche française anti-austérité appelle à "Refuser le coup d’État financier de la BCE".
... et géopolitique
Le vice-ministre Américain de l’Économie est en visite à Athènes, Poutine invite Tsipras à Moscou pour mai prochain et les ministres grec et russe de la Défense se rencontrent incessamment. Panagiotis Grigoriou observe : "La situation devient enfin bien grave, et néanmoins ouverte aux vents. L’Allemagne est de ce fait au pied de son nouveau mur et cela nous le savons. Comme dirait Thucydide, ou notre regretté Cornelius Castoriadis... c’est plutôt une affaire de la Force et (parfois) du Droit. Ou sinon, à moins de faire dans la tactique la plus profonde qu’elle soit. D’où l’activation des leviers géopolitiques possibles ou impossibles, de la Chine et jusqu’aux États-Unis, en passant par la Russie. Joli jeu de poker, aux conséquences imprévisibles...