Jacqueline Guerroudj reposera demain à El Alia
Jacqueline Guerroudj est décédée hier à l’hôpital Maillot de Bab El Oued. La doyenne des condamnés à mort sera enterrée demain mardi au cimetière d' El Alia.
Elle était âgée de 96 ans, mère de 5 enfants et plusieurs fois grand-mère. Elle a toujours vécu en Algerie, depuis cette année 1948 où, venant de France, elle fut à la fin de ses études affectée comme institutrice, à Négrier (Chtouane) près de Tlemcen. Dans cette localité qui portait bien son nom, les paysans pauvres et sans terre étaient écrasés sous le joug colonial.
Elle raconte : "Mon entourage était essentiellement communiste, ce n’était pas le hasard, mais le jeu des affinités. J’étais d’accord avec l’analyse faite par mes futurs camarades qui, contrairement à ce qu’on dit souvent, posaient l’indépendance de l’Algérie comme condition préalable à toute amélioration de la situation.J’étais d’accord aussi avec l’attention qu’ils portaient aux conditions de vie des plus défavorisés et j’appréciais la lutte constante et efficace qu’ils menaient à leur côté. Au contact des paysans, j’ai beaucoup appris de la vie à Tlemcen, c’était la période la plus féconde de mon existence".
Dès le déclenchement de la lutte armée, elle réjoint -avec son mari Abdelkader et sa fille Djamila- les Combattants de la libération (CDL) groupes armés créés par le Parti communiste algérien. Puis elle poursuivra son combat dans l'ALN, après les accords PCA-FLN conclu en 1956 entre Abane ramdane et la direction du PCA. Arrêtée en 1957 en pleine bataille d’Alger, elle sera condamnée à mort en même temps que Fernand Yveton, qui sera exécuté.
La levée du corps se fera à 13 heures à partir de son domicile d'Alger-centre, situé entre la rue Trolard et le boulevard Krim Belkacem (Telemly).