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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Gaz de schiste. Les contestataires appelés à rejoindre la maison de l'obéissance

Un moratoire sur le creusement de puits reste pour les manifestants du sud la preuve de la sincérité d'un véritable débat. Dans plusieurs villes du Nord la contestation occupe de plus en plus l'espace public. Continuer à exiger un moratoire conduit au pourissement répond "l'orchestre du gaz de schiste" auquel se joignent en ce début de semaine, les quotidiens indépendants. L'un deux avertit sur sa une: "Daech veut investir dans les manifestations".

"Le débat sur le gaz de schiste continue à faire rage alors que les populations du Sud notamment de In Salah campent sur leur position. Le Non au gaz de schiste gagne du terrain en dépit de tous les débats d'experts favorables à son exploitation" écrit Le Huffpost-Algérieà contre courant. Le site met en ligne une vidéo où Abdelkader Saadallah "expert chevronné" explique en français et en arabe algérien, en quoi consiste la fraction du schiste pour extraire le gaz de la roche. "Au bout de son exposé, ce géologue, ancien professeur de l'Université des Sciences et des technologies Hourai Boumedienne (USTHB) et et de l’université Besanson en France, affirme que les risques existent et peuvent être même catastrophiques notamment pour la nappe albienne qui sert de réservoir potable pour toutes les populations de cette partie sud du pays. Le zéro risque n'existe pas pour, Abdelkader Saadallah, il existe même des risques majeurs irréversibles". De son côté, après avoir multiplié les unes sur le sujet, le site TSA-Algérie a abandonné les manifestants du sud, se contentant de rendre compte des propos de Louiza Hanoune hostiles à la contestation.

Consensus dans l'establishment?

Il semble qu'un consensus tacite de l'establishment dans le système et ses dépendances dans l'opposition, a été trouvé pour dissuader le peuple algérien  de se mêler de ce sujet essentiel pour son avenir. Après la prestation télévisée du Premier ministre de mercredi dernier, la presse dite indépendante appelle les contestataires à regagner les rangs, tandis que les ténors de la CNLTD disparaissent  du terrain du gaz de schiste où ils avaient fait une courte incursion et se reconcentrent sur leur thème favori:  "l'absence de pouvoir". Le quotidien l'Expression, proche de Saïd Bouteflika, appelle le gouvernement à éviter le cafouillage et annonce qu'après le FLN, le RND et le PT, deux nouveaux partis "s'associent à l'orchestre des pro-gaz de schiste". Au terme d'une réunion, le ministre Amar Ghoul chef du TAJ et Belkacem Sahli de l'ANR estiment qu'«il s'agit d'un mal nécessaire, au vu des besoins en consommation énergétique du pays d'ici quelques années». et relèvent «un manque, voire une absence caractérisée de la communication à ce sujet». Mobilisée comme contrepoint dans la partition, Louiza Hanoune est aussi à la besogne pour décortiquer les manoeuvres impéralistes contre notre beau pays.

Il faut donc désormais convaincre tous ensembles et plus efficacement les contestaires de rejoindre la maison de l'obéissance. Les quotidiens de la "presse indépendante" s'y attelle.

Où est le pourissement ? Dans le débat où dans l'absence de débat?

Quotidien appartenant au milliardaire Rebrab, Liberté-Algérie titre à la une : "Tiraillements à in-salah, la protesta à la croisée des chemins". L'éditorial de Salim Tamani appelle à accorder le "bénéfice du doute" au gouvernement, après les annonces de Sellal : "Les déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, diffusées mercredi soir à travers la télévision publique, n’ont pas convaincu les animateurs du mouvement antigaz de schiste de mettre fin, définitivement, à leur protesta qui dure déjà depuis plus de trois semaines". En conclusion l'éditorialiste met les contestataires devant un dilemme : "De deux choses l’une : soit ils accordent leur confiance au gouvernement qui a promis qu’au bout de quatre ans d’exploration, de décider si l’exploitation est possible ou non ; soit ils affichent clairement leur opposition au gaz de schiste en tant que projet et vont jusqu’au bout de leur logique. Une éventualité que les animateurs écartent d’ores et déjà, même si des éléments radicaux poussent au pourrissement. L’esprit de responsabilité semble prévaloir. Et c’est le plus important pour le moment"

Exiger un moratoire comme condition d'un vrai débat national, serait donc pousser au pourissement. El Watan avait donné le ton la veille en titrant. « Fracturation » dans les rangs du collectif anti-gaz de schiste" On lit : "Dissension en vue dans les rangs du collectif anti-gaz de schiste". A In Salah, l’heure est décidément à la fracturation. Et pas seulement hydraulique.  Pour couper l’herbe sous  les pieds des « radicaux » et éviter d’éventuels « dérives » et  « embrasement » « , le collectif anti gaz de schiste –une partie du moins- fait montre  de sa disponibilité à plier le camps si des « garanties »sont données quant au non recours à la fracturation hydraulique , à la fermeture -après sécurisation et nettoiement- des sites".

"Radicaux", "dérives", "embrasement"? Le Daech est en train de vous infiltrer avertit le quotidien "indépendant" Le Temps d'Algérie appartenant à Ali Haddad, le président de l'organisation patronal FCE, n'y va pas de main morte. A partir d'un bricolage sur «un site djihadiste», il titre ce matin à la une: "Daech veut investir dans les manifestations anti-gaz de schiste". 

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