VIRTUEL. Sellal contre "cercles mystérieux"
Peut-on savoir ce qui se trame au centre du système algérien en lisant les journaux? L'Algérie vit dans l'ère du soupçon. Après avoir longtemps été roulé dans la farine, le lecteur algérien -lorsqu'il est citoyen- analyse les scoops en se posant la question: quel est le but de la manoeuvre? La méfiance vient de ce que la publication de scoops politiques et autres analyses "sourcées" a conduit, pendant plus de deux décennies de "presse indépendante", à égarer les citoyens sur les fausses pistes des jeux virtuels du système.
Vendredi 12 décembre, présentant un débat radiophonique entre journalistes-vedettes, Maghreb Emergent, qui se présente comme "le premier site économique du Maghreb", résume : "Omniprésent, Abdelmalek Sellal décide à Alger, rencontre François Hollande à Paris et David Cameron à Londres. Il empiète déjà sur les plates-bandes du président de la République. Est-il sur orbite pour la présidence? " On lit aussi :"Au cours de la discussion, El Kadi Ihsane directeur du site observe que la fonction actuelle de M. Sellal lui donne, en tous les cas, "une visibilité" évidente, d’autant plus qu’il rencontre des dirigeants qui comptent, comme François Hollande ou David Cameron. Saïd Djaafar, directeur éditorial du Huffington Post Algérie estime que M. Sellal est "candidat présidentiel par défaut".
On peut donc penser, compte tenu des qualités professionnelles de ces journalistes, que l'avenir du Premier ministre est assuré.
Deux jour plus tard, Sellal va se faire virer annonce un article du journal Liberté. Le scoop signé Sofiane Aït Iflis: "Le scénario d’un éventuel renvoi de Sellal et du rappel d’Ahmed Ouyahia à la tête de l’Exécutif s’est invité, depuis deux jours, dans les chaumières. Les cercles intéressés l’y ont frappé même du sceau de l’imminence". Liberté, qui appartient au millardaire Rebrab, passe pour un journal sérieux. Mais, ses lecteurs ne sauront rien sur ces mystérieux "cercles intéressés" qui ont brieffé le journaliste bien sourcé, qui vient de rejoindre la rédaction de Liberté après avoir longtemps scoopé dans Le Soir d'Algérie.
Aujourd'hui rien sur les une. Game over?