JIJEL. A Tassoust, avec les voleurs de sable
Plage de Tassoust. Photo DR
La chronique du condjador (93)
Jijel, 23 novembre 2014
J'ai croisé la nuit des dizaines de fois les camions des voleurs de sable. Une routine pour moi. Achwat -jijel, avec ma moto, je virais toujours vers la droite jusqu'à la barrière de fer, garde corps glissière, comme on l’appelle dans les bureaux techniques. Un barbu à bord de son camion s'est arrêté pour me conseiller de ne plus faire cette manoeuvre et de serrer à gauche, il m'a avoué qu'il ne m'a vu qu'à la dernière minute. Pourquoi on classe les voleurs de sable comme des criminels? Est-ce que parce qu'ils roulent à contre-sens, chose que beaucoup d'entre nous font, le système lui-même roule à contre sens de la population, pourquoi leur accident de parcours sont médiatisé au contraire de ceux du système qui lui même est un accident démocratique de parcours. Ils me saluent les voleurs de sable, à main levé, il apprécient ma compréhension de leurs situation, c'est des jeunes, c'est nos frères, ils veulent réussir leur vie comme nous. Faute de trouver une situation légale ils ont inventé la leur.
J'ai écrit ce texte à l'instant, sur le vif, les blocs de dizaines de tonnes en béton que la gendarmerie avait mis sur les sorties des pistes coûte 10.000.000 la pièce, cette somme aurait du être placée dans un autre projet qui serait plus rentable pour ces commune sans ressources. Au début de mois de novembre, la gendarmerie d'El Emir a été repoussée par les jets de pierre des jeunes à Tassoust, pour avoir essayé de prendre un camion en flagrant délit de vol de sable. Des centaines de ces jeune gagnent leurs journée à la pelle en remplissant ces camion. Depuis cet évenement, il n'y a plus de barrage sous le pont de Tassoust, ni le jour ni la nuit.
J'ai posé la question à un des voleurs de sable ou chariket nahb arimel comme en les nomme a Jijel. Ces jeunes aussi gaspillent de grandes sommes dans les fête de mariage et aux cabarets de Béjaia, fa tebrah pour crier leur victoire sur le système. Je lui ai demandé où est la logique dans le blocage des pistes qui conduisent à la plage de Tassoust, Atchlalwa, Azemrode, alors qu'ils laissent l'accès libre et sans contrôle à Sidi Abdelaziz? Mon ami me répond qu'il y a des complicités à un haut niveau, des gens qui gagnent un argent fou avec les droit de passage-kah wa aagab, paye et passe-, d’autres ont aussi leur propre camion 10 tonne. Pour faire croire que la lutte existe pour mettre fin au vol du sable ils font ce cinéma à Tassoust, halel pour eux et hram pour nous...