Algérie entre «ficelles» et «malédiction».
L'inavouable dans la politique algérienne
Par Saoudi Abdelaziz, 13 novembre 2014
"Il faut toujours chercher qui tire les ficelles en arrière-plan" affirme ce matin Abed Charef à propos des énigmes posée par la classe politique algérienne. Dans la conclusion de sa chronique intitulée " "L'opposition radicale prépare le grand soir", il met le doigt sur l'inavouable : "Mais s'agit-il réellement d'énigmes ? La vie politique algérienne, aussi décousue soit-elle, a toutefois conservé certains repères immuables. Parmi eux, celui-ci : quand le Hamas et le RCD se retrouvent alliés dans une action politique, il faut toujours chercher qui tire les ficelles en arrière-plan. Ces deux paris ont tous deux présenté des candidatures contre Liamine Zeroual, en 1995, et contre Bouteflika, en 2004, et ils ont tous deux soutenu le président Bouteflika en 1999. En 2013, leurs dirigeants ont passé la main, presque en même temps, avant que les deux partis ne basculent dans une radicalité apparente avant la présidentielle de 2014. Cette fois-ci, ils promettent, au sein d'une opposition radicale, d'abattre le pouvoir, et ils dénoncent ceux qui font preuve de «mollesse».
le pétrole est-il "une malédiction pour l'Algérie"?
C'est sur la refutation de cette affirmation apocalyptique que le chercheur Djamel Labidi, conclut aujourd'hui dans le Quotidien d'Oran sa longue contribution intitulée "Du discours sur la rente pétrolière, des clichés politiques en Algérie et de leur usage". EXTRAIT: "Dans sa tendance extrême, le discours "rentiériste", enfermé dans sa propre logique, peut alors déboucher sur la politique du pire. Il va se réjouir des difficultés du pays. Il va accueillir la baisse des prix de l'énergie comme une bonne nouvelle. Il va nourrir, sous des arguments pseudo scientifiques, une idéologie faite de catastrophisme, de démoralisation: on va angoisser les gens, leur prédire un avenir sombre, celui de la fin des ressources pétrolières. La démoralisation atteint des sommets lorsque certains vont jusqu'à dire ou même écrire que "le pétrole est une malédiction pour l'Algérie. Peut-on imaginer paroles plus absurdes?"
L'intime conviction du blogueur
Depuis déjà de nombreuses années, des mouvements en apparence répétitifs des forces politique et du mouvement social gravitent autour d' un système clos sur lui-même, donnant cette impression décourageante de tourner en rond, de revenir au même point. Y a-t-il dans cette stagnation apparente, une accumulation invisible d'intelligence? C'est la question que se pose depuis trois ans le blogueur, qui s'est fixé comme tâche de mesurer cette accumulation.
Avec pourtant cette question angoissante lancée silencieusement dans le brouillard: Qui vive? Des plumes aux mains d'esprits d'"esprits forts"se délectent des remugles de ce qui semble un marais stagnant, pourri par l'or noir. Ou s'efforcent de fuir, imitant ce personnage de chanson qui espère brouiller sa piste en mettant sa chaussure à l'envers pour s'évader. Tout aussi obsédé par l'inacceptable, le blogueur utilise la plume du retraité pour recenser, jour après jour, les promesses contenues dans ce qui lui paraît être une accumulation d'énergie sociale virtuelle.
Par intime conviction plus que par savoir académique, je l'avoue. Je sais pourtant que le temps peut venir où l'énergie sociale contrainte à l'intelligence par la longue répétition qui lui est imposée, peut se libérer grâce justement à l'intelligence que secrète le mouvement contrarié. .J'ai toujours été fasciné par cette vieille loi de la physique : Un corps qui se meut autour d'un centre est toujours prêt à s'échapper par la tangence.