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Publié par Saoudi Abdelaziz

Cela s'est passé en février 2012

Le Marocain Amine El Khalifi, un fragile jeune homme en situation irrégulière,  était suivi « depuis un an », par le FBI. Les experts psychiatres ont analysé la faisabilité de l’opération et donné le feu vert à la manipulation. Le FBI a retenu comme cible le Capitole, siège du pouvoir législatif. 

Les agents secrets chargés de l’opération sur le terrain ont donné au jeune Amine El Khalifi une arme et une veste contenant des explosifs. 

Commentant l’opération, le journal américain Washington Post écrivait : «Qu’un service chargé de la protection d’un pays avoue  aujourd’hui sa capacité de monter des opérations terroristes laisse perplexe. Est-on donc si assuré que l’opinion ne va pas imputer aux services secrets, rétrospectivement, d’autres opérations ciblées qui, elles, ont fait des morts et des dégâts réels ?" 

Un rapport de Human Rights Watch (HRW) étayé de nombreux exemples où l’organisation dénonce nommément le FBI. Dans nombre des plus de 500 affaires de terrorisme conduites par les tribunaux américains depuis le 11 septembre 2001, “le ministère américain de la Justice et le FBI ont ciblé des musulmans américains dans des opérations clandestines de contre-terrorisme abusives, fondées sur l’appartenance religieuse et ethnique”. dénonce ce rapport.

L’organisation, aidée de l’Institut des droits de l’Homme de l’École de droit de l’université de Columbia, a en particulier étudié 27 affaires, de l’enquête au procès, en passant par l’inculpation et les conditions de détention, et interviewé 215 personnes, qu’il s’agisse des inculpés ou condamnés eux-mêmes ou de leurs proches, d’avocats, juges ou procureurs.“Dans certains cas, le FBI pourrait avoir créé des terroristes chez des individus respectueux de la loi en leur suggérant l’idée de commettre un acte terroriste”, résume un communiqué, estimant que la moitié des condamnations résultent de coups montés ou guet-apens.(à suivre)

26 ans auparavant

"On peut remarquer que l’interprétation des mystères du terrorisme paraît avoir introduit une symétrie entre des opinions contradictoires ; comme s’il s’agissait de deux écoles philosophiques professant des constructions métaphysiques absolument antagonistes. Certains ne verraient dans le terrorisme rien de plus que quelques évidentes manipulations par des services secrets ; d’autres estimeraient qu’au contraire il ne faut reprocher aux terroristes que leur manque total de sens historique. L’emploi d’un peu de logique historique permettrait de conclure assez vite qu’il n’y a rien de contradictoire à considérer que des gens qui manquent de tout sens historique peuvent également être manipulés ; et même encore plus facilement que d’autres. Il est aussi plus facile d’amener à « se repentir » quelqu’un à qui l’on peut montrer que l’on savait tout, d’avance, de ce qu’il a cru faire librement. C’est un effet inévitable des formes organisationnelles clandestines de type militaire, qu’il suffit d’infiltrer peu de gens en certains points du réseau pour en faire marcher, et tomber, beaucoup. La critique, dans ces questions d’évaluation des luttes armées, doit analyser quelquefois une de ces opérations en particulier, sans se laisser égarer par la ressemblance générale que toutes auraient éventuellement revêtue. On devrait d’ailleurs s’attendre, comme logiquement probable, à ce que les services de protection de l’État pensent à utiliser tous les avantages qu’ils rencontrent sur le terrain du spectacle, lequel justement a été de longue date organisé pour cela ; c’est au contraire la difficulté de s’en aviser qui est étonnante, et ne sonne pas juste".

Guy Debord, 1988. Commentaires sur la société du spectacle. Editions Gérard Lebovici.

Voir Texte intégral

 

 

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K
Il semble que les seules opérations dont le FBI ait une expertise réelle soient la manipulation, l’orchestration et financement de faux attentas et la dissimulation de faits et d'actes répréhensibles aux autorités les plus haut placées y compris au Chef de l'Exécutif et au Congrès.<br /> Les lois dites du "renseignement" comme le patriote acte n'ont pas arrangé les choses, c'est le moins qu'on puisse dire.<br /> Le principe est toujours et partout le même : Jouer sur les peurs.
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Y
Émotion médiatique Faits divers qui tombent à pic ... ! <br /> Comme cet extrait des carnets Debord.<br /> Merci camarade !<br /> En 88, également, un certain Noam Chomsky, traitant de &quot;La fabrique du consentement&quot; en dix points, énonçait au point 3 : &quot;Faire appel à l'émotionnel plutôt qu'à la réflexion&quot;<br /> En 2001, également, le 11 septembre, trois tours sont tombées ... !<br /> En 2014, &quot;ils&quot; ont fait des progrès : trois têtes, (soigneusement réparties entre les USA, l'Angleterre et la France) on suffit ! <br /> <br /> Je suis déçu, mais non surpris, que les apparatchiks de la Place du Colonel Fabien et ceux du &quot;Journal de Jaurès&quot;, 100 ans plus tard, se laissent à nouveau engluer dans la vase de &quot;l'Oignon Sacré&quot; ... Souvenons nous du Congrès de Tours : tournez Manège ... !<br /> Panthéonisé par ceux là même qui l'avaient trahi dix ans plus tôt, Jaurès se retourne dans son sarcophage. Lénine dans son Mausolée, doit profiter d'un instant d'inattention pour en faire autant, les autres Zimmerwaldiens eux, ont la chance de pouvoir vivre leur mort plus librement dans leurs cimetières respectifs.
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