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Publié par Saoudi Abdelaziz

 

Cette article avait été mis en ligne par notre blog le 29 février 2012, reprenant l'article paru sur le site Dernières nouvelles d’Algérie qui disparaîtra quelques mois plus tard.

 

Par Slimane Khalfa, 29 février 2012.

 

Prénom : Bachir. Age : 38 ans. Activité : tueur. Au tribunal de Boumerdès, Bachir assume avoir tué des membres de services de sécurité et accuse Hassan Hattab, son ex-chef au sein du GIA (Groupe islamique armé), d’avoir assassiné en août 1993 l’ex-patron de la sécurité militaire algérienne, Kasdi Merbah. Bachir a écopé d’une peine à perpétuité. Son ancien chef, Hassan Hattab, demeure sous protection et hors d'atteinte de la justice.

Tribunal criminel près la cour de Boumerdès, lundi 27 février 2012. E. Bachir, 38 ans, ancien membre du GIA est jugé pour participation à des attentats terroristes contre les forces de sécurité au cours des années 1990 et 2000.

A la barre, écrit notre confrère Liberté, ce terroriste raconte : « J’étais membre des GIA puis de la katibat El-Fath Essalafia et j’ai assisté à l’assassinat de Kasdi Merbah lorsqu’il a été tué par Hassaan Hattab », affirme-t-il. Originaire de Kouba, quartier populaire d’Alger, Bachir, alias « Houdheïfa Abou Ishak », a été arrêté le 8 août 2003. Face au juge ce lundi 27 février, il affirme calmement « avoir fait la guerre à l’État et à tout ce qu’il représente ».

« Moi, je n’ai pas tué de civils...»

Bachir raconte : « Moi, je n’ai pas tué de civils par contre Hassan Hattab qui a assassiné Kasdi Merbah est toujours libre (…) Je n’ai pas besoin de vos lois sur la réconciliation et j’assume ce que j’ai fait ».

Quand le juge l’interroge sur sa carrière de tueur dans les maquis, Bachir narre son parcours sans état d’âme : « Je n’ai pas été porteur d’eau ni de bois moi je le dis clairement avoir pris part à des actions comme cette bombe que nous avons actionnée mes sept camarades et moi au passage d’un convoi militaire à Bouzegza. »

Lorsqu'on lui demande s’il y avait des morts dans cet attentat, l’accusé répond après un temps de réflexion : « Non, ils ont réussi à prendre la fuiteSelon notre confrère Liberté, l’accusé a été condamné à la perpétuité, le procureur lui ayant requis la peine capitale contre lui.

L'assassinat de Kasdi Merbah

Les aveux de ce terroriste qui avoue ses crimes en chargeant son ex-mentor relancent à nouveau le rôle joué par Hassan Hattab, ex-émir du GIA, fondateur du GSPC (groupe salafiste pour la prédication et le combat), aujourd’hui sous contrôle judiciaire, dans l’assassinat de Kasdi Merbah.

Ancien patron de la sécurité militaire algérienne dans les années 70, ex-chef du gouvernement entre 1988 et 1989, Kasdi Merbah a été liquidé le 21 août 1993 sur une route près d’Alger alors qu’il se trouvait dans une voiture avec son fils, son chauffeur, son frère et son garde du corps.

Thèse contestée

Au cours des 19 derniers années, plusieurs témoignages de terroristes capturés ou repentis laissent entendre que Hassan Hattab était clairement impliqué dans cette embuscade qui a coûté la vie à Kasdi Merbah, à ses proches et son chauffeur.

Toutefois, cette thèse est contestée par des membres de la famille de Merbah, notamment son neveu, M. Abderrezak Laïbi.

Celui-ci explique que l’ancien chef du gouvernement sous la présidence de Chadli Bendjedid a été assassiné par un « clan du pouvoir » en Algérie qui lui reprochait d'avoir initié un plan de réconciliation avec les islamistes du FIS (Front islamique du salut).

Agé de 44 ans, Hassan Hattab n’a jamais répondu de ses crimes devant la justice alors qu’il fait l’objet de plusieurs chefs d’inculpations pour assassinats et crimes collectifs commis durant les années 1990.

En septembre 2007, Hassan Hattab s’est rendu aux autorités pour bénéficier de la charte sur la réconciliation nationale laquelle offre le pardon et l'extinction des poursuites aux islamistes contre leur reddition.

Statut hors normes

Depuis cette date, l’ex-émir du GIA et du GSPC a accordé plusieurs entretiens à des journaux algériens et étrangers sans pour autant répondre aux convocations des juges qui souhaitent l’entendre sur les accusations retenues contre lui.

Protégé par les services de sécurité et par le département de la Justice, utilisé comme une carte pour tenter de convaincre les terroristes de déposer les armes, Hassan Hattab bénéficie maintenant d’un statut particulier qui échappe aux normes de la justice algérienne.

Il n’a pas été gracié à l’instar d’autres émirs du GIA et de l’AIS (Armée islamique du salut), il n’est pas jugé ou prêt d’être jugé pour ses crimes, il n’est pas libre de ses mouvements…

Photo DR

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