VIOLENCES POLICIERES. Le président de la République mis en cause
Assiste-t-on sans coup férir, dès la fin du scrutin, à une nouvelle escalade, aggravant le caractère quasi-séditieux des luttes au sommet?
Chafik Mesbah a affirmé dès le 22 avril sur l'antenne de la radio du site Maghreb Emergent, à propos des violence policières à Tizi-Ouzou: "le général Hamel «avait l'intention de gérer démocratiquement les manifestations » mais il a « subi des pressions pour aller plus loin dans l'utilisation de la violence contre les manifestants». Dans quel but ?".
L'ancien maître espion reconverti en politologie donne des informations précises.
Hassane Zerrouky relaye ce matin dans sa chronique du Soir d'Algérie : "Dans quel but? Et si c’est le cas, qui sont ceux qui auraient contraint le patron de la DGSN à les réprimer aussi brutalement ?".
Dans une clarification publiée ce matin dans Maghreb Emergent, Mesbah confirme ses accusations et oriente la recherche du coupable : " De par mes fonctions antérieures, je n’ignore pas que la Direction générale de la Sûreté nationale est soumise à deux tutelles. L’une virtuelle la place sous le contrôle du ministère de l’Intérieur. L’autre réelle la soumet à l’autorité de la Présidence de la République".
"DRS-peuple même combat".
C'est ainsi que l'on pourrait résumer le sens de la très relayée campagne médiatique, menée par ce porte-voix (?) officieux du DRS qui fait, tous azimuts, la promotion de la clairvoyance de la maison-mère. Dans le compte rendu du site Maghreb Emergent, on peut lire: "Reconnaissant la capacité d’anticipation des services du général Toufik, l’ « Invité du Direct » estime que le DRS a compris que « le statu quo pouvait conduire à une implosion du système ». « Je pense que le chef des services de renseignements a exposé ces préoccupations. Ce qui a déplu au cercle présidentiel. D’où la campagne qui visait à déstabiliser le DRS et à l’écarter de la scène », a-t-il dit."
Mesbah définit le maillon de l'évolution politique pour l'après 17 avril : « Si jamais demain la société est encadrée pour s’exprimer politiquement dans la rue, l’armée ne tirera pas ». C'est cet évenement de rue fondateur, qui, espère Mesbah, ouvrira la voie au déclenchement de la "Transition", par l'ANP et son puissant bras politique, le DRS.
"Manifestations de rue encadré par qui?" serait-on tenté de demander au politologue, qui n'ignore pas -contrairement à l'Egypte de juin 2013- la faiblesse considérable des capacités de mobilisation des partis et des associations en Algérie.
A-t-il en vue les leviers accumulés depuis de longues années par le DRS, dans le marché informel de la politique?