19 Décembre 2013
DR. Khalifa avec... le "patron" de la centrale syndicale UGTA
Par Jacques Hubert-Rodier, 19 décembre 2013
Le Royaume-Uni a accédé à la demande de l'Algérie d'extrader le magnat algérien déchu Rafik Khalifa, après, souligne « El Watan », « dix ans de cavale ». Cette décision devrait être appliquée d'ici au 31 décembre sauf recours devant la Cour européenne des droits de l'homme et ouvrir un nouveau procès en Algérie. Khalifa avait donné l'impression de représenter la naissance d'un capitalisme algérien en constituant un véritable empire en Algérie et en France, de la banque au transport aérien en passant par la télévision. Mais, comme le rappelle « El Watan », il avait en fait réalisé cette construction grâce à une « vaste escroquerie », qui a coûté à l'Etat algérien plus de 1,5 milliard de dollars. Avant même l'ouverture de procédures judiciaires en Algérie et en France, Khalifa était parti vers la fin 2002 à Londres « d'où il regardait tranquillement l'effondrement de son empire comme un château de cartes et le licenciement de 20.000 salariés ».
La décision de la justice britannique a été accueillie en Algérie d'une façon mitigée : « Entre scepticisme et exigence de vérité ». Pour certains, note le journal, elle coïncide avec l'approche de l'élection présidentielle d'avril 2014. Mais surtout, de nombreux Algériens souhaitent que des enquêtes fassent toute la lumière « sur les véritables commanditaires ». Car de nombreuses ombres subsistent dans cette affaire et plusieurs noms, notamment ceux du président du Conseil constitutionnel et du ministre de l'Intérieur, ont été avancés par des ONG anti-corruption. La question désormais est de savoir si la justice algérienne peut faire dans cette affaire preuve de son indépendance. Ce n'est pas certain.
Source: Les Echos.fr