5 Août 2011
L’affaire du Bois des Pins a pris une tournure inattendue : la wilaya d’Alger, jusque-là aux abonnés absents, est sortie subitement de son silence. “Ce projet entre dans le cadre du plan stratégique de développement et d’embellissement de la capitale » (sic !), a expliqué aux journaux la «cellule de communication» du wali. S’agirait-il d’un plan B concocté à la hâte pour faire face au scandale impliquant des gens hauts placés ?
Le même jour, dans un communiqué public, la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) condamnait, témoignages à l’appui, “la violence policière usée dans l’affaire Bois-des-Pins”. Elle retrace la génèse du conflit : “C’est dans la nuit de mercredi à jeudi vers 4h du matin que les citoyens de Bois-des-Pins ont été réveillés par le bruit d’un engin de terrassement, la police et la brigade anti-émeute présentes sur les terrasses ainsi que dans les entrées des immeubles ont violemment réprimé les citoyens qui s’opposent à la poursuite des travaux”.
La Ligue rapporte des témoignages confirmant que la police a fait usage, indistinctement, de gaz lacrymogène, de tirs de sommation à balles réelles, et de matraques électriques. “Plus grave encore, des éléments de la Sûreté nationale ont carrément fracassé les portes d’appartements et interpellé les individus dont des meneurs à l’intérieur de leur domicile. Des biens privés, appartenant aux citoyens, ont été détruits comme les antennes paraboliques et des boîtes aux lettres ».
Tout cela pour «un plan stratégique d’embellisement» ?
La Ligue de défense des droits de l’Homme indique que les habitants de la cité ont introduit une plainte qui sera examinée le 8 août prochain par le tribunal.