2 Janvier 2013
Le Fatah a été fondé clandestinement le 1er janvier 1959 par Yasser Arafat, Salah Kkalaf et Khalil al-Wazir. Ce mouvement de résistance sera le noyau principal de la futur OLP. Fatah est l'acronyme inversé partiel de «harakat ut-tahrîr il-wataniyy il-falastîniyy», « Mouvement national palestinien de libération »
Une première depuis 2007 (et nouvel indice du progrès du sentiment unitaire parmi les Palestiniens) : l’anniversaire a été fêté lundi soir, à Ghaza, par des milliers de personnes, renouvellant l’initiative du 13 décembre dernier, où des milliers de Palestiniens avait manifesté à Naplouse, en Cisjordanie, à l’occasion du 25e anniversaire de la fondation du Hamas.
Ces célébrations se tiennent dans un contexte où d’intenses réflexions ont lieu parmi les Palestiniens sur la ligne à suivre alors que se précise de plus en plus la ligne stratégique du refus de reconnaissance d'un Etat palestinien par la classe politique israélienne.
Même Mahmoud Abbas, qui incarne depuis de nombreuses années, à la tête de l’Autorité, la politique de concession unilatérale stérile des notables palestiniens à l'égard l’occupant israélien, menace de dissoudre l’Autorité palestinienne et de rendre la gestion de la Cisjordanie à Israël. "S’il n’y a pas de progrès même après les élections, je vais prendre mon téléphone et appeler le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu", a déclaré M. Abbas dans un entretien avec le quotidien israélien Haaretz. "Je lui dirai (…) : assieds-toi à ma place, prends les clés, et tu seras responsable de l’Autorité palestinienne", a-t-il ajouté.
Mahmoud Abbas mime ainsi ses habituelles rodomentades, avant de se plier bientôt, de se résoudre aux "négociations" imposées par les financiers de l’Autorité. Pendant ce temps, le dirigeant le plus estimé du Fatah, Marwan Barghouti, que Arafat avait désigné comme son successeur à la tête du Fatah, est condamné au silence. Le même journal israélien El Haretz qui donne la parole à Abbas, s’est vu interdire, quelques jours avant l’anniversaire du Fatah, la publication d’une interview de Barghouti, qui croupit en prison depuis une dizaine d’années, pour avoir dirigé de main de maître la deuxième intifada. Le Shin Bet, service de sécurité intérieure, a confisqué l’enregistrement, bien que l’entretien avait été autorisé.
DR. Marwane Barghouti condamné à 5 fois ... la prison à vie
En avril dernier, Marwan Barghouti avait réussi à rompre le strict isolement carcéral en envoyant à son peuple un message qui se révèle encore aujourd’hui d’une étonnante actualité : Barghouti avait appelé l’Autorité palestinienne à « immédiatement arrêter toutes les formes de coordination sécuritaires et économiques (avec Israël) dans tous les domaines ». « Arrêtez de vendre l’illusion qu’il existe une possibilité de mettre fin à l’occupation et de construire un Etat à travers des négociations après que cette vision ait lamentablement échoué ». « Le lancement d’une large résistance populaire aujourd’hui sert la cause de notre peuple ».
Avi Issacharoff, du quotidien Haaretz, L’un des deux journalistesqui l’ont rencontré en prison il y a queques semanies, estimait le 26 décembre qu’Israël refuse de voir la vérité en face : cet homme sera un jour élu président. « Que fera alors Israël ? demande-t-il. (…). Nous devons parler à Barghouti en raison de sa popularité parmi les Palestiniens et parce qu’après dix ans de prison il reste un grand partisan de la solution de deux Etats pour deux peuples. »
Synthèse blog, 2 janvier 2013