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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Privés d'emplois et de harga, les jeunes diplômés ne veulent pas se laisser faire.

Techniciens du pétroles en apprentissage. Photo DR

Techniciens du pétroles en apprentissage. Photo DR

Alors que le Pdg de Sonatrach participe à la campagne du régime en médiatisant des perspectives mirifiques d'emploi dans le Sud, à Ouargla même, des dizaines de jeunes techniciens formés aux métiers du pétrole sont dans la rue pour protester contre les portes fermées. Interdits d'émigration, condamnés à vivre dans les circuits fermés du système, où "l'avenir est offert et refusé", les jeunes diplômés vont sans doute marquer en 2019 les annales des luttes sociale de notre pays. Quel qu'il soit, le prochain Président, le régime et les entreprises auront du pain sur la planche.

On apprend ce matin que plus de 500 Algériens en situation irrégulière ont été expulsés d'Allemagne vers l'Algérie durant les trois derniers mois de 2018. "Rapatriés" selon les termes châtiés d'Ahmed Ouyahia dont les directives aux services, depuis la visite estivale de Merkel, ont boosté l' identification de nos compatriotes sans papiers, car sans cette identification formelle, l'expulsion est interdite par les lois allemandes.

Pendant ce temps, le barrage côtier devient de plus en plus étanche. En 2018, pour la seule région d'Oran les garde-côtes ont intercepté 1.110 harraga, selon un bilan officiel de la Gendarmerie.

Les pouvoirs publics ne semblent motivés que par la volonté de plaire à l'Union européenne qui a décidé de durcir sa politique de refus de l'immigration, dont la plus qualifiée est au contraire fortement encouragée.

En dehors des discours du ministre de l'Emploi chargé de vanter la politique du pouvoir à l'égard des jeunes diplômé, sur le terrain tout contredit cette volonté d'insertion. A Ouargla par exemple, alors que le Pdg de Sonatrach médiatise ses perspectives d'embauche, des dizaines de jeunes techniciens formés aux métiers du pétrole butent sur des portes fermées.

"Au moins 283 stagiaires bénéficient d’une formation par apprentissage au niveau de différentes compagnies nationales exerçant dans le secteur des hydrocarbures à travers la wilaya de Ouargla, en vue de répondre aux besoins du marché de l’emploi en main-d’œuvre qualifiée". C'est ce qu'écrivait il y a un an jour pour jour le quotidien El Moudjahid.

Ouargla : Les apprentis en sit-in devant la wilaya

Par Houria Alioua, 18 janvier 2018

Une cinquantaine de jeunes diplômés de la formation professionnelle organisent depuis dimanche un sit-in de protestation devant le siège de la wilaya de Ouargla pour interpeller les autorités locales sur leur situation.

Benslimane Mohamed Naïmi, technicien supérieur (TS) en prévention et sécurité industrielle, représente le groupe et dénonce le silence des responsables de l’emploi qui dure depuis plusieurs semaines. «Nous avons saisi toutes les instances de l’emploi. On nous a certes bien reçus, mais rien n’a été fait pour nous donner un peu d’espoir.» Les protestataires sont tous des techniciens supérieurs dans diverses spécialités liées aux métiers du pétrole et qui ont effectué des formations par apprentissage à Sonatrach ou l’une de ses filiales à travers les champs pétroliers du Sud.

«Pendant 30 mois, nous avons bénéficié de formations sur le terrain et avons été traités comme des salariés, alors que nous n’avons pu bénéficier d’un présalaire de 9000 DA qu’après une année d’initiation», indique Salaheddine, TS en forage, relayé par Khaled Melik, apprenti sondeur à l’ENTP en 2016, qui brandit un titre de congé de 28 jours, attestant sa qualité de travailleur dans un champ pétrolier de la société qui a tôt fait de le remplacer par un autre apprenti après l’obtention de son diplôme.

Khaled regrette cette période où il percevait au moins son présalaire : «Je me contente désormais de soulever des cageots de légumes au marché alors qu’on m’avait promis d’être gardé à mon poste après la formation.» Même topo pour Abdelhakem Bouaicha, fier de monter son attestation de fin de contrat d’apprentissage de l’ENSP en maintenance industrielle avec une mention spéciale sur «sa rigueur et ses qualités professionnelles et humaines qui lui ont valu de trouver sa place au sein de l’équipe et présence satisfaisante à tous points de vue».

Des récits sur le quotidien d’une immersion professionnelle très bien vécue, un traitement similaire aux salariés, voire plus exigeant de par leur condition d’apprentis venus se former sur le tas en milieu professionnel avant d’en être extraits deux ans et demi plus tard avec, à la solde, un diplôme qui ne leur ouvre aucune porte. Surtout que certains remarquent que «des parachutés et fils de quelqu’un parmi les apprentis ont bénéficié d’embauche directe à l’issue de la formation». Les apprentis protestataires réclament l’application de la directive du Premier ministre Sellal du 12 mars 2013 concernant la formation de la main-d’œuvre locale selon les besoins des entreprises pétrolières et la priorité à l’emploi à l’issue de cette formation.

Source : El Watan

POST SCRIPTUM

Faut-il mourir pour loger sa famille?

Dans le quartier des 1100 Logements du chef-lieu de wilaya de Bouira. Un père de famille s’est donné la mort par pendaison. Sa demande de logement social, datant de plusieurs années, n’a pas été exaucé par les autorités locales.

Ce qui a fait sortir des dizaines de jeunes du quartier dans la rue dénonçant ainsi «l’inertie, le laxisme et le mutisme des pouvoirs publics». Le wali a alors annoncé aux membres de la famille de la victime que le dossier relatif à leur relogement sera pris en charge et dans les plus brefs délais.

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