8 Août 2015
Commentaire reçu le 7 août 2015
"C'est vraiment extraordinaire, dès que quelqu'un donne un avis ou une analyse sur un sujet qui concerne un débat en cours, tous ceux qui ont un compte à régler avec le "système" (Etat, Gouvernement, Président, Partis politiques avec ou contre, etc....), réagissent et partent à l'attaque alors qu'ils ne comprennent rien au sujet ou aux enjeux et défis auxquels le pays et par conséquent le peuple aura à faire face dans peu de temps.
Mes réponses sont issues d'une analyse et d'un constat, bien que je reconnais qu'il y a aussi de nombreuses incertitudes et que mes prévisions peuvent s'avérer à coté de la plaque.
Mais au lieu de continuer à citer telle ou telle région du monde où effectivement il y a eu des impacts très négatifs, que proposez vous de concret pour faire face aux besoins énergétiques du pays dans 20 ou 30 ans ? Je ne suis pas personnellement pour le gaz de schiste si on me prouve qu'il y a d'autres solutions applicables immédiatement.
Je ne participe pas à ce débat avec des arrières pensées comme certains le pensent car ma carrière et même mon "avenir" sont derrière moi avec mes 70 ans. Je suis aussi opposé que la plupart au modèle de gouvernance politique actuel et ses acteurs, et je m'exprime aussi à ce sujet dans les débats qui le concernent sans chercher à utiliser n'importe quel débat ou occasion pour le faire, et parfois en insultant quiconque n'est pas de notre avis.
Hélas c'est ça l'Algérie d'aujourd'hui et il faut faire avec ou éviter de participer aux differents debats." Lire l'article incriminé).
Le Commentaire du blogueur
Depuis 2012, année du lancement de "la grande aventure du gaz de schiste" par Youcef Yousfi, M. Attar, ancien Pdg de Sonatrach (et ancien ministre) reconverti en "expert consultant" a joué un rôle médiatique précieux pour contrer, à des moments charnières, l'opposition à la fracturation hydraulique et à l'aventure financière, en se prévalant de sa maîtrise technique. Pas d'alternative "immédiate" au gaz de schiste répète-t-il dans son commentaire d'hier.
«S'il existe vraiment, le gaz de schiste est l'avenir énergétique de l'Algérie». Après l'annonce de Yousfi, c'est sur cette profession de foi de M. Attar que Le Quotidien d'Oran du 2 octobre 2012 titre l'entretien avec l'expert qui ajoutait: « Beaucoup de gens évoquent un problème d'environnement, je pense que c'est vraiment exagéré. Il n'y a pas plus de problème que dans le reste de l'activité. L'exploitation des hydrocarbures conventionnels induit exactement les mêmes risques environnementaux que pour les hydrocarbures non conventionnels. »
Le 25 mai 2014, l'agence officielle APS publie cette dépêche où M. Attar est sollicité pour faire passer la pilule après la décision de Bouteflika:
"L'accord donné par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au lancement des opérations d'exploration du gaz de schiste ne doit pas être interprété comme un feu vert à l'exploitation immédiate mais comme une phase d'évaluation du potentiel non conventionnel en Algérie, estiment des experts et des responsables interrogés par l'APS. Abdelmadjid Attar, ancien PDG de la Sonatrach, précise que le programme de 11 forages de gaz de schiste approuvé par le Conseil des ministres "correspond à une autorisation destinée à la Sonatrach pour mener une simple campagne d'évaluation technique et financière des possibilités de produire ou non ce fameux gaz". Curieusement la dépêche ajoute : "La lecture de la décision du Conseil des ministres faite par M. Attar s'inscrit à l'opposé de la plupart des commentaires et analyses publiés dernièrement par la presse nationale qui ont interprété les dernières mesures comme un feu vert à l'exploitation du schiste. "http://www.aps.dz/economie/6472-l-exploitation-du-gaz-de-schiste-en-alg%C3%A9rie-n-est-pas-pour-demain,-estiment-des-experts
Après la moblisation citoyenne contre la fracturation à In-Salah et la mise à l'écart de Youcef Yousfi, Abdelmadjid Attar, de retour de la conférence de Paris sur le gaz naturel, semble jouer le rôle d'éclaireur médiatique pour la relance des opérations d'exploration.
"Tout expert sert son maître, car chacune des anciennes possibilités d’indépendance a été à peu près réduite à rien dans les conditions d’organisation de la société présente » (Commentaires sur la société du spectacle. GuyDebord).