2 Mars 2015
Le patronat n'a aucun intérêt, bien au contraire, à la présence syndicale dans l'entreprise. Jusqu'ici, il n'y a pas un seul exemple campagne résolue de la centrale UGTA pour soutenir sur le terrain la syndicalisation dans le secteur privé, où chacun le sait, toute tentative de syndicalisation entraîne des représailles immédiates.
Au lieu de descendre vers les salariés, Sidi-Saïd le Pdg de l'UGTA préfère "l'entente entre les classes" conclues dans les sommets du sérail. Le 24 février, Il annonce avoir reçu (de Ali Haddad, le patron des patrons?) une réponse positive à son "souhait" que les entreprises acceptent la création de syndicats dans leurs entreprises.
Tout syndicaliste authentique sait que cette promesse est en contradiction absolue avec l'intérêt d'un patron. «Entre ce que dit Abdelmadjid Sidi Saïd et la réalité du terrain, il y a une grande différence ! » note un connaisseur cité par Younès Djama dans Maghreb Emergent.
« Hormis quelques entités, 90% du secteur privé ne disposent pas de syndicat » souligne de son côté Smaïn Kouadria, ancien responsable syndical au complexe sidérurgique d' El hadjar.
Il note : « Rares sont les entreprises du secteur privé qui disposent de conventions collectives" "A Coca Cola, par exemple, on n’arrive toujours pas à créer un syndicat ».
« A partir de 20 salariés, on a la possibilité de créer un syndicat », rappelle M. Kouadria. Pour lui, c’est surtout à cause de la peur de représailles des patrons privés (risque de licenciement…) que les travailleurs hésitent à créer des syndicats. La loi ne fait pas de distinction entre le secteur public et privé dans l’exercice syndical mais il n’existe pas de cadre de loi qui « oblige » les patrons du secteur privé de laisser créer des syndicats d’entreprises. « La loi n’est là que pour encadrer, c’est aux travailleurs de s’organiser », estime l'ancien syndicaliste.