Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Jean Tirole à Alger. Bonne ou mauvaise nouvelle?

Le gouvernement français a recommandé au gouvernement algérien de faire appel aux services de la Toulouse School of Economics (TSE), école privée fondée par le très controversé nouveau prix Nobel de l'Economie, le Français Jean Tirole, spécialiste des marchés financiers. Nous publions deux points de vue contradictoires sur cette TSE qui aurait été chargée par notre ministère de l'Industrie "d'accompagner" sa politique de formation de cadres.

 

Jean Tirole, prix Nobel d’économie 2014, n’est pas algérien...

Par El Kadi Ihsan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Journaliste, directeur du site économique Maghreb Emergent

...Mais son école, celle de Toulouse, va venir en Algérie : C’est la bonne nouvelle de la semaine. L’Algérie est bien orientée dans son partenariat universitaire. Son ministère de l’Industrie a fait appel, en décembre 2013, à la Toulouse School of Economics (TSE) pour l’accompagner, dans le cadre de la coopération Algérie-France, pour créer une Ecole nationale d’économie industrielle (ENEI). Heureux hasard ? Le président de la TSE est le tout frais lauréat du prix Nobel d’économie 2014. Jean Tirole est un académicien au long cours qui a fait de l’étude du fonctionnement des marchés et de leur régulation son domaine d’expertise. Il travaille en particulier sur l’économie industrielle. Il a réussi à construire un îlot d’excellence à Toulouse avec la TSE, au point d’être recommandé par son gouvernement dans les partenariats

 

Jean Tirole, ou le triomphe de l’« élitisme transatlantique »

Par Frédéric Lebaron

Professeur de sociologie à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, membre du laboratoire Professions-Institutions-Temporalités (Printemps, UMR UVSQ-CNRS 8085), et président de l’association Savoir / Agir

Jean Tirole a aussi contribué, en fondant la TSE lancée durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, à importer en France le modèle organisationnel de l’université d’excellence à l’américaine : généralisation de l’anglais dans les cursus au détriment du maintien du pluralisme linguistique, financements publics et privés massifs dans le cadre d’une fondation aux règles assez peu transparentes (Fondation Jean-Jacques Laffont), mise en place de systèmes d’incitation à la productivité scientifique qui implique la différenciation des gains individuels selon les performances.TSE attire les chercheurs internationaux compétitifs sur le segment de l’excellence internationale et les étudiants étrangers impressionnés par les charmes combinés de la science économique la plus moderne, étatsunienne et mathématique, et de la douceur de vivre de la Ville rose. Au modèle élitiste des grandes écoles, la science économique version TSE a ainsi substitué, ou mieux hybridé, une autre forme d’élitisme, que l’on pourrait nommer « élitisme transatlantlique ». Le Nobel de Jean Tirole consacre cette hybridation soutenue par les pouvoirs publics, les grandes entreprises et encensée par les médias et le monde de la finance.

 

couverture

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article